Opération grand ménage. Emoi. Ma mère sait tout ce qui m'a brisée. Mon père découvre ce qu'il me demanda mais je ne regrette  rien de mon pauvre soutien, entre Orance et Rire... J'aurais tant voulu vous épargner. Je savais qu'Armand nous déchirait le coeur, à son insu. Comment lui faire sentir l'amour inconditionnel par lequel il peut lâcher ses histoires? Armand, je connais de " a à z " tes fariboles et j'aimerais pouvoir te dire : " Laisse tomber ce plan pourri "!

Si je relève le défi, à mon niveau, avec cette sensation d'avoir enfin le droit de vivre, tu peux le faire et la jeune femme orientale également. J'ai mes repères : Henri Caffarel, ses ouvrages, ses cahiers de l'oraison qui m'avaient publiée, des piles de notes de conférences... Ton dernier ancrage est spirituel. La Guadalupe veille sur toi : elle fait pousser des roses de Castille dans la neige. Tu peux tourner la page, et je le ferai avec toi comme tous tes proches. Ton père t'a toujours défendu, notamment contre du personnel soignant qui n'avait pas confiance en toi. Il disait à ces imbéciles qu'ils ignoraient ton épreuve atroce.

La compassion de celle à qui j'ai dit que nous étions papous t'aurait bouleversé. N'oublie pas que ceux qui condamnent ont le cerveau mité !!!

Merci pour votre commentaire riche et profond. N'hésitez pas à poser des questions. Des amis m'ont guidée dans mes lectures. Nous avons tous besoin de suivre une piste balisée par d'autres personnes. Revenez sans hésiter.

Braise du Sinaï ? Un arbre dessinant le " shin" prend feu. Le shin (hébreue) est la lettre symbolisant le passage de l'énergie matérielle en énergie spirituelle. François Cassingéna-Trévédy l'a choisie pour illustrer ses propos sur la lectio divina. Moine et poète, il donna un cours que j'ai suivi avec passion sur Ephrem de Nisibe dont les hymnes sont rédigées en syriaque. L'arborescence des langues sera plutôt sur overblog pour des raisons pratiques, ce site déconnectant rapidement l'auteur.

Les journaliers d'Isabelle Eberhardt sont à côté d'un roman slave. Oui, l'âme slave et l'âme d'Orient ont de nombreux points communs. Les éditions du Rocher sont dirigées par  Vladimir Fedorovski qui a publié " Les passions interdites " de Blanche de Richemont. En poche points se trouve " Le roman de l'âme slave " de l'éditeur. Il y a des années que cette proximité de tempéraments me frappe, passion enflammée et un soupçon de spleen.

Orientale, je ne comprends pas L'Occident. J'ai besoin de plus de chaleur et de folie. Les initiés me comprendront. Qui osera reprocher à Loti sa maison orientale? Il vivait en oriental. Isabelle Eberhardt le prit pour guide dans ses débuts littéraires. Une série d'ouvrages est à mes côtés mais je ne surcharge pas cet article avec trop de références.

Isabelle Eberhardt s'est totalement donnée au désert, renonçant à tout ce qui venait de son éducation. Elle a vécu en passionnée, s'intéressant à tout. Soufie, elle abandonnait sa vie au Tout Miséricordieux. Elle est morte à vingt sept ans mais elle n'avait pas les moyens de vivre longtemps dans une misère terrible, attaquant sa santé. Voici pourquoi j'ai écrit sur ce blog qu'il était bon qu'elle meurt, jeune.

Femme orante, nullement moraliste, Isabelle Eberhardt frôlait l'extase. N'en soyez pas surpris : cet état est sur la route des mystiques et les nuits dont parle Jean de La Croix en sont l'envers. Sensuelle, passionnée : pourquoi emprisonner le divin en niant ce qu'il a créé? Lisant " Camille C ou L'Emprise de Dieu " d'Henri Caffarel aux éditions Feu Nouveau, je me suis plongée dans Jean de La Croix. Je commence à rassembler mes photocopies et mes prises de notes. Je verrai ce que je peux transmettre (Mayrig, je pense à toi, mais il me faut acheter une nouvelle carte de photocopie pour l'université, dix euros que je n'ai pas).

De ma vie intérieure, je n'ai rien dit, ceci ne m'appartenant pas. Recevoir et eucharistier (remercier en grec). Pardonnez-moi d'être écorchée vive dans mon deuil. En parallèle, par instants, lumière et chaleur me touchent. Vagabonde céleste comme le dit Blanche de Richemont, je n'ai jamais été touriste dans le désert.

Me voici, découvrant le grand codex du Sinaï du IVème siècle. Je fus précédée en Galilée par celui qui en fit la découverte et par le journaliste du monde de la bible N°204 Avril-Mai 2013, " www.mondedelabible.com". A vrai dire les couleurs m'ont si fortement touchée que je fis ce péché véniel, à l'insu de René. Il s'agit d'un bon cru : les numéros de cette revue sont toujours fascinants, celui-ci ayant cohabité avec Charles de Foucauld et Louis Massignon dans le secret de mon lit.

Avec eux se tenait " Noli me tangere " parti à l'aube, visiter la casbah! (Noli me tangere est souvent traduit par " ne me touche pas " que l'ex-jardinier ressucité dit à Marie de Magdala). Il est possible que "noli" soit "nolli". La sentence vient de tomber : il n'y a pas deux ailes pour voler. L'édition me semble opportune : " Bayard-Le rayon des curiosités", l'auteur est Jean Luc Nancy. De nombreux peintres ont représenté cette scène.

Le vrai désert est plus sauvage, plus envoûtant. Il vous aspire si bien qu'aimantés, vous ne pouvez plus le quitter. Lui seul se donne totalement à vous.