Maryam fuit en sang dans un recoin du désert où nul ne peut l'imaginer. Veut-elle vivre ou mourir? Elle ne sait pas mais elle augmente sans cesse les doses d'opium tant elle souffre, moralement. Un marabout lui a dit : " surtout, ne craquez pas". Elle espère des coeurs compatissants. Pourquoi ce monde accepte tant de douleur? Le coeur de la jeune nomade avait compris très vite comment aider sans être vue. Elle jetait des paquets ou enveloppes avec de l'argent quand elle en avait.

Elle répandait des petits diamants  d'amour pour ceux qui souffraient. Tout le campement cherchait qui agissait ainsi mais nul ne le sut. Maryam savait quand une tente était vide, moment idéal pour donner en douce. Peut-on faire autre chose que de donner, de créer, dans ce monde et savoir les allier? Donner est important mais recevoir demande une très haute humilité. Le plus dur à recevoir, c'est l'amour. Mille questions se posent après avoir été trahi....

Elle avait tant souffert qu'elle vomissait sans cesse. Elle ne voulait pas évoquer ses secrets devant un marabout. Le dernier qu'elle avait consulté était impuissant et fou. Conduite par son ami Guy Duhart (association ORION), elle avait vu un médecin très dangereux, installé près de L'Arc de Triomphe. Vous avez lu combien il la fit souffrir...

Entre deux salves de commentaires très violents, j'ai trouvé un mail dans mes indisérables et je l'ai ouvert. Une proposition de paix ! J'ai répondu, demandant à cet homme s'il  était sincère. Oui. Un ou deux échanges de mails pour être sur la même longueur d'onde, celle de catholiques voulant la paix, le pardon allant de soi pour mon correspondant comme pour moi-même. Emotion et bouleversement lorsque j'ai répondu qu'il me semblait plus prudent de ne plus avoir de contacts. Nous avions la même sensation que les contacts devaient cesser, mais ceci se fit dans un pardon grave clôturé par le sens littéral de A Dieu. Nous n'aurions pas pu procédé autrement, entre catholiques.

Quand les mots sont outranciés, ils n'émanent pas du coeur profond. Désormais chacun reprend sa piste dans le désert, dans le respect mutuel. Nous allons à " Dieu" par les chemins qu'Il nous proposera, et nos derniers mots sont comme la dernière scène du film " des hommes et des dieux". Pas une once de violence. Une gravité abyssale. Nos routes ne pouvaient se séparer sans cette paix offerte par chacun et reçue par chacun.

Détruite (sur overblog, vous avez la cause), je viens déposer l'écarlate de mon coeur en sang sur le sable immaculé. Etat de choc. Douleur intense résistant à tout. Sur internet, tout est permis y compris de traiter son prochain de criminel !!! Il fut décidé que je sois brisée en morceaux : c'est fait. Je me fous de tout, de la vie que j'ai envie d'arrêter.J'ai découvert la bassesse des humains. " Ne craignez rien, gente dame. Allez voir le psychiatre lambda (voire oméga : fin de l'alphabet grec, je crois) pour 5O euros le quart d'heure!!!!

" Face au désert, ne dis pas : quel silence! Mais dis : j'entends enfin" Michel Mehder

"Le silence du désert vous dépouille.Par-là, vous devenez vous-mêmes, c'est à dire, rien. Mais un rien qui écoute" Edmond Jabbès.

"Mais à vivre dans le désert, on apprend à recevoir tout du même coeur, le dénuement et la profusion. L'éternité du monde est fugitive, la fleur d'un seul jour justifie à certains instants toute l'histoire des hommes." Camus

Bel homme au regard dont l'intensité des bleus varie avec tes émotions. " Ronsard vous célébrait....". Nos destinées se sont scellées devant le pope parce que tu ne sais pas quoi faire de " Bobonne" (sic) dite frigide" et refusant tout contact. Tu savais que j'avais des armes pour combattre tous tes bobards. Fumiste, ta femme n'est absolument pas  de la famille d'une cousine germaine de ma mère. Une fois de plus, j'ai gagné avec des références sérieuses!!! J'ai reçu ton billet galant, ce matin, et t'ai envoyé prestement ma réponse.... Le désert connaît tous nos secrets et j'ai peint ton portrait sur une roche sans gravure rupestre!

Tu me suis comme au rendez-vous d'Essendilène, volant à mon secours  et par un rite maçonnique, tu vides mes chagrins et mon désespoir, et me remplit de ton amour fougueux, de ton estime profonde, de notre coeur à coeur. Et tu t'étonnes que je me jette sur toi, nonchalamment allongé sur le sable? Fumiste, tu n'attends que cela! Nul ne peut nous comprendre, pas même les gravures rupestres.

Entends-tu le vent conter notre amour en mélopées  célestes, résonnant de roche en roche en échos infinis.

Il arrive au nomade de nettoyer sa tente, labeur auquel je vais m'adonner parce que je voulais plus de précisions sur les péchés de Socrate que Jean Guitton doit sortir du purgatoire, sujet traité sur overblog. J'ai dégagé des étagères pour mettre une partie de ma bibliothèque. Il me faudrait encore d'autres étagères parce que sous cette tente, il y a énormément de livres, pour la plupart très bien choisis. Je ne peux que vous conseiller la lecture de " Le testament philosophique" de Jean Guitton.

Cet ouvrage tient de la jouvence de l'Abbé Soury, jouvence réveillée par les rires qu'entraînne sa lecture. Je confesse que l'article d'overblog " Antichambre d'Augustine se préparant à mourir en odeur de sainteté " fit quelques emprunts à Jean Guitton. Ce blog est rempli de références d'ouvrages sur le désert. Si je le peux, je repasserai ce soir.