Le sable saharien est virginal. Il ne se prend pas de force. Il s'accueille, se reccueille. Il possède une clef magique pour ouvrir le coeur, appelant l'humain à  tracer le meilleur de lui. Il pourrait se nommer Dieu mais ce mot est piégé. Je lui préfère "porte du coeur" , "porte du don"... et je vois Jérusalem, ville fortifiée avec des portes, dont " la porte du chameau" mal traduite dans Le Nouveau Testament qui parle du " chat d'une aiguille".

Affrontés aux difficultés de la vie quotidienne, devant trouver de l'eau, du bois pour le brasero, se nourrir, le nomade est solidaire et même proche de tous les nomades, partageant tout. Ô mon coeur, ceci n'existe pas dans cette capitale de La France dans la grisaille, où chacun a peur de l'autre, et de cette brisure des coeurs, le sang ne cesse de couler.

Le saharien respecte les lois qui lui sont posées ( essentiellement pour sa vie et sa santé), et pratique l'hospitalité du coeur, le don de l'eau avec parcimonie tant elle est rare.

De la cité interdite monte une polyphonie. Enfants et adultes se laissent toucher au plus profond de leur être, par le grégorien sans doute inventé pour élever les âmes. Voix d'hommes orants aidant leurs voisins autant qu'ils le peuvent. Gilles, je te vois entre bouleversement indicible et tracé sur la feuille que ton calame veut leur offrir. Tu connais personnellement la plupart de ces moines dont le désert est la seule patrie.

Gilles, ton calame a couru en tous sens au rythme de ton effroyable douleur. " Les sept dormants " ont été publiés,poème de Gilles Baudry ed Rougerie. Ton coeur saigne, le mien aussi et, sans cesse, j'entends le testament du responsable de cette communauté. Il n'y a pas de temps dans la prière et j'entends dans ce testament la lutte contre l'envie de protéger les moines dont il est responsable, en indiquant, à l'avance, qui les tuera, mais le pardon le conduit à incliner sa tête avant que le bourreau ne la tranche...

Combien d'entre nous ont prié en lisant ce testament? Il n'y a pas de temps dans la prière. Nous sommes venus du désert ou d'ailleurs au chevet des sept dormants, sans hâte, sans affect, déposant pour chacun notre balbutiement orant, entendu d'avant le viol de la cité interdite par des barbares au coeur sec.

Des commentaires d'insultes violents sont censurés et mes bronches sifflent en tourbillon de tyroliennes qu'un de mes grands oncles chantait à merveille. Triste bagarre épuisante. Didier m'a envoyé  un mail exigeant la fin de toute relation. J'ai entendu et agis en bonne logique. Je me permets de dire aux auteurs qui me laissent des commentaires désagréables qu'ils sont inconnus des visiteurs de mes blogs.

Leïla, tu as découvert les secrets du désert, et l'art de le vivre en dehors du Sahara. Ma sérénité est atteinte par la bêtise des commentaires. Pourront me soutenir des personnes intègres et qui ont un droit de réponse aux insultes qu'elles ont reçues. Patagonia est fiable. Je suis épuisée. Je suis au bord du malaise. Petit détail : " Sophiana, ta mère m'envoit les critiques dont tu es l'objet tout en étant pleinement sujet. Je ne supporte pas d'entendre juger quelqu'un comme cela. Sophiana, je sais, je devine ton désespoir. Je connais ces régions arides où continuer à vivre n'a plus de sens. Et je sais combien il est dur de se sentir nullisime... Oui, j'ai entamé le calice à vin frelaté depuis lontemps. Il te faudrait une école d'explorateurs, soit de chercheurs défrichant les grands espaces de la connaissance. Es-tu sûre que ton ordinateur est cassé? Le mien se casse la gueule, régulièrement. Il suffit de le bichonner avec amour pour que tout s'arrange. Si tu as le même modèle que le mien voire un de ses cousins, tu enlèves la batterie, le laisse un peu dormir avec comme berceuse " La fille du bédouin" que chantait ton grand-père Aristide. Juste une petite sieste pour  ce tout petit ordinateur né fatigué!!!Puis tu le rebranches et par miracle il réussit tout!!!!

Didier pète les plombs en croyant que je le désire en amant!  Didier, tu dérailles. Tu n'as pas le profil pour moi! Aucune jalousie envers Liza. Il est possible que nous partagions les mêmes craintes du registre émotionnel et du registre du pathos. Je suis au cyber-espace, mon mini ordinateur démmarrant une grave crise d'adolescence, comme Arthur sur overblog. Didier m'a interdit tous contacts avec lui (cf overblog). En conséquence, la toilette mortuaire sera faite par quel qu'un d'autre. Ni Marie, ni Liza, mais les soignants de la famille de Didier.

Ami nomade, j'ai trouvé un ouvrage sur la vie de Lawrence d'Arabie, en poche, rédigé par Jacques Benoist-Méchin. Je retrouve des points communs avec Isabelle Eberhardt, également exploratrice et agent secret. Il tenta d'écouter la révolte (révolution) arabe, envoyé par son pays qui retourna sa veste et Lawrence d'Arabie sombra dans le désespoir.

Mes côtes ne  supportent pas la position allongée, ne trouvent pas comment ne pas souffrir dans mon plumard. Je constate que Radio Notre Dame cite des ouvrages que je lis et dont les auteurs ne sont pas catholiques! En effet, nous sommes nombreux sur la même piste selon des modalités qui peuvent n'être dues qu' aux choix de nos familles. Etty Hillesum, Simone Weil n'ont pas choisi le baptême à leur où Hitler avait ce projet fou et au-delà de tout mot d'éradication des juifs, des tziganes, des handicapés.

Etty Hillesum écrivait alors qu'elle était en camp de transit dans des fonctions de  soignantes et d'aide à autrui écrivait:" Je vais t'aider, Mon Dieu". Sa phrase me touche par le dépassement de révolte qu'elle suppose. Etty Hillesum est partie pour Auswitsch, a jeté une carte par la fenêtre du train, lettre qui arriva à son destinataire. Edith Stein disait à sa soeur qu'elles devaient être solidaires de tous en tant que juives et allemandes. Elles sont parties aussi en camp de concentration.

Bien que traumatisée par les propos des adultes sur les horreurs nazies dans mon enfance, je suis touchée par l'attitude solidaire de ces femmes. Il est possible de trouver de la beauté par-delà l'horreur. Viktor Frankl conte ses admirations de couchers de soleil, admirations partagées par d'autres déportés.