mehareesdemaryam
La mort de L'Ancien et l'amour de l'enfant.
L'enfant avait deviné les projets de son grand-père sans qu'il le sache. L'enfant guettait toutes les nuits glaciales en cette saison. Pour Grand-Père, l'enfant était prêt à tout. Son coeur était comme celui du Petit Prince : il savait apprivoiser. Un froissement de toiles ...L'enfant se cache et observe....
Grand-Père sort de la tente sans prendre son chèche. L'Heure : "maktub" (c'est écrit en arabe égyptien) sait se faire reconnaître permettant ainsi des usages également en vigueur au Pôle Nord. Tout doucement, l'enfant le suivit, sans prendre son chèche. Il savait que Grand-Père avait décidé de s'égarer...
Ils marchèrent toute la nuit, les pieds en sang, les coeurs en sang. Les us s'imposaient, même si des blancs sauvages et primitifs ne les comprennent pas ni ne les admettent. L'aube laissa le violet se poser doucement sur les montagnes, et le feu de l'aurore jouait avec des bleus foncés et une roche enflammée. Voyant l'enfant, Grand-Père fut bouleversé et ne put dire un mot. Leurs longs regards avaient échangés leur secret. Sans chèche sur la tête, ils diraient adieu à ce monde. Le chèche de coton de vingt mètres s'enroule autour de la tête permettant à celle-ci de se rafraîchir, en permanence. Lorsque le désespoir atteint un targui, quand L'Heure est venue, il ôte son chèche pour mourir plus vite.
L'appel du désert avec un clin d'oeil à Isabelle Eberhardt....
Quitter ce monde superficiel et chercher l'épure au sein du désert. S'imposent Isabelle Eberhardt, Théodore Monod...et mille explorateurs. Où est passé Guy Duhard fondateur d' ORION et auteur de plusieurs ouvrages dont l'un où son graphisme personnalise cette divine rencontre, à L'UNESCO? Guy Duhard agit dans le Sahara malien, en ayant pour responsable de son association une femme touarègue. Guy Duhard n'a pris aucun pouvoir. Il écoute, et lorsqu'un besoin ne semble n'avoir de solutions selon Ibn Batuta et Ibn Sina ( Averroès et Avicenne), il fait appel à ses amis français.
Il a quitté La France alors qu'il avait environ cinquante cinq ans, après le décès de sa femme. Ingénieur agronome, il avait une idée cocasse de fromage de dromadaire.....mais le lait n'est guère abondant et d'autres priorités ont été exprimés par les touareg. Le désert était dans ses yeux et son oeil veillait sur Abel. Guy Duhard vit très sobrement sans que ceci ne gêne sa santé. Puisqu'il lui ait demandé de vivre plus que la médiane de l'espérance vitale, il a choisi une très bonne solution qui me semble appeler les nomades humanitaires. Hier, je vous ai parlé du cerveau droit et de la contemplation du Beau ou du Tétragrame..
Mon Dieu, serait-ce cet appel que j'attends depuis plusieurs années, nomade qui ne se réhabitua jamais à La France ? Isabelle Eberhardt est presque mon sosie. Exploratrice et écrivain, initiée au soufisme, solide parcourant le désert en tous sens. Elle peignait et calligraphiait. Plus pauvre que Job, elle n'eut même pas un tas de fumier....Son logis abritait des cantines avec ses écrits, elle-même et les amants à qui elle se donna totalement faute d'être apte d'aimer autrement.. Je crois que dans ses journaliers se trouve cette phrase sublime : " j'écris comme j'aime". Il y a de nombreux ouvrages transmettant ses écrits, seuls survivants de l'inondation d'Ein Sefra à l'orée d'El Oued. Mon livre est en poche collection Babel " Lettres et journaliers". J'ai suivi Isabelle dans tous ses périples et a des âges similaires ( Isabelle est morte à vingt sept ans).
Déchiffrer le désert et s'Abandonner en lui
Ô mon amant, ne me lâche pas chez les roumis qui ont oublié ce qu'est avoir l'âme ouverte.Un peu sombre, ce matin, j'ai fait un étrange coktail de comprimés sans danger. Tandis que mon père disait : " propter aetate" , nous pouvions en rire ensuite. Les pompiers arrivaient..... Et merde, la souris saute.
Bronchite et soucis diminuent mes forces....
PS:Lire l''aventure ambigüe de cheikh Hamadou Kane (paru en poche depuis plusieurs années)
Au commencement était l'argile ocre offerte aux sculpteurs.
Les mains dans l'argile ocre, je laisse l'émoi me gagner en contemplant notre modèle Mathilde. Elle se donne à fond entre infinie douceur, calme, sensualité. J'avais conservé une sculpture du dos de Mathilde touchant profondément ma cousine peintre décédée, il y a un an. Des rangements quelque peu sauvages ont détruit mes oeuvres. Mathilde est également sculpteur.
Mes sculptures sont animées d'une force de vie tellurique. Il semblerait que ce soit mon style puisque je taille l'argile ainsi pour tous les modèles. Un très beau déhanchement animait le dos, tandis que les bras se tenaient sous le thorax, atteignant l'une l'omoplate, l'autre l'épaule. Merveille d'abandon confiant de cette mère de deux enfants n'ayant pas de ventre.Je touchais de mon regard et eus une folle envie de sculpter dans le marbre étincelant, non sans songer au " Secret" de Rodin, à la " terre" du même sculpteur.
Mathilde est aussi nomade et lors d'un hiver froid, nous buvions de l'eau chaude en souvenir de nos séjours en Asie. Il est très émouvant d'accueillir l'ensemble des élèves, branchés en cerveau droit (hors concepts, hors schémas préfabriqués, dans le cerveau où se situe le langage.).Si vous n'êtes pas sûre de comprendre ce que j'indique pour entrer dans le cerveau non conceptuel, je vous redonne une référence : " Apprendre a dessiner en cerveau droit" de Betty Edwards. Si vous êtes dans cette partie de votre cerveau, vous ne pouvez pas parler, devenus contemplatifs. Le premier exercice de cette méhode consiste à dessinner une reproduction posée à l'envers, les pieds en haut, la tête en bas. Alors vous sculptez ce que vous voyez et non des boas comme St Exupéry !!!!
La glace du désert et celle de certains commentaires
A l'aube de la puberté, une jeune touarègue affiche une coiffure afro , sans doute à cause de la tempête de sable. Elle gêle, la pitchoune, et le feu ne lui rend pas la vigueur nécessaire. Alors je lui offre une étoffe sans laquelle je ne serai pas transformée en statue de glace.
S'avance la statue du Commandeur parce que les commentaires désobligeants m'ont créés de graves problèmes cardiaques. Je ne comprends pas l'intérêt de me blesser et je tiens à remercier ceux qui sont courtois et qui pensent, en esprit de finesse, l'esprit de géométrie n'étant que l'esclave de l'autre.
Lire les commentaires textes
Si aimer aussi fort vous semble impossible, merci de respecter cet écrit.