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Tout est Feu, même les désirs de femmes!

Le Sinaï en feu sur la couverture du monde de la bible de mars-avril. J'aime ce feu, me donne à lui sans réserve ni hésitation. Ma voisine du dessous m'a appelée pour des papiers d'assurance. J'ai sonné deux fois, me demandant si elle était sous la douche ou si elle cuisinait à l'huile. Les bruits se ressemblent. "www.mondedelabible.com". Je vous donne une très belle référence : " Eros transfiguré. Variations sur Grégoire de Nysse" d'Alain Durel ed cerf.

Attention cela chauffe : "Désirs de femmes " Abd al-Rahim al-Hawrani ed Phébus. Un peu coquin et envoûtant. J'ai sonné sans succès. Le soleil clôt ses yeux. Je voulais vous parler de Massignon, mais mes yeux sont gorgés de sommeil.

 

Oui, qui se sait aimé peut se passer de tout.

Blanche, j'ai erré dans les rues avec, en théorie, une lettre à poster. J'étais si épuisée que je l'ai oubliée, ici. Tout ce que tu écris m'est aussi arrivé. Les nomades ne s'encombrent pas: je voulais faire suivre une lettre d'insultes, des mots qui conduisent au suicide, des maux interdits, des jeux interdits! Que les imbéciles jouent avec la pacotille, les apparences, enfermés dans une caverne.... Horizons infinis, plongées en zone prodonde de notre humanité là où l'indicible s'exprime.

Ta révolte a du souffle. Tu cites un ouvrage que je ne connais pas : " Les clochards célestes " de Kerouac. Ailleurs : " Traité du rebelle" de Jünger. Nous sommes données à L'Absolu jusqu'à la folie, notre religion n'est pas morale. Elle est quelques octaves au-dessus de ce réductionisme. Poser mes soucis au mont de Piété, au mont Thabor, les jeter sans regret, réapprendre à vivre, naître du dépouillement dans cette âme d'enfant qui nous habite.

Oui, celui qui se sait aimé peut se passer de tout. Combien de sans abri errant dans Paris boiraient à la source de ton écriture, retrouvant leur dignité, leur vraie nature d'humain rétif à l'ordre social, à l'aide de ceux qui croient savoir à leur place quels sont leurs besoins!

 

Rien n'est plus urgent que l'art d'habiter l'instant qui se fait éternité.

Oui, Blanche : être injoignable est un luxe précieux. Nomades, nous savons que l'urgence est une notion relative. Qui tenta de me joindre alors que je faisais du bricolage électrique? Une voix de femme en colère. Elle a l'extrême délicatesse d'insulter mon père qui est en semi-coma. Une telle furie ne peut venir que de la richissime italienne qui habite en-dessous de chez moi. Connais-tu cet opéra de Rossini : " L'italienne à Alger " que j'ai savouré dans une excellente distribution à l'opéra?

Epaule luxée : tu te forces à tenir le choc et à garder le rythme de la caravane de sel. J'ai connu une épreuve similaire en montant à pied à L'Assekrem. Partir, à nouveau, quitter le superficiel... Les futilités m'exaspèrent. La vie est trop courte pour que nous puissions nous encombrer de futilités. Nuit glacée. Le soleil saute d'une dune à l'autre, d'un rocher à l'autre jouant une partition sur le sens profond de nos vies, flirtant avec l'alpha et l'oméga.

Tu as rejoint des contrebandiers. Pour ma part, je fus l'amie des auteurs de l'attentat en Haute Volta devenant Burkina Faso après  le coup d'état ! Je me protège des sauvages occidentaux!!!

 

Pas à pas dans le désert avec Blanche de Richemont.

Blanche, tu ne pouvais pas accepter le suicide de ton frère, révoltée par ce qu'il refusa dans la société occidentale. Aussi es-tu partie vers les grands espaces sahariens. Le délire est une forme de suicide. Il s'origine dans notre éducation, nos us ridicules qui m'avaient déjà poussée sur les routes, loin, très loin, comme toi. Accepter la mort est accepter la vie dis-tu dans " Manifeste Vagabond "(Blanche de Richemont ed Plon). Nous ne pouvons rien pour nos suicidés. Le mien vit chez son père et sera sans domicile au décès de notre père. Il me faut accepter deux morts et renoncer à aider le délirant.

Nous sommes forcées d'aller au-delà de nous mêmes dans le désert et ceci nous comble, nous offrant le dépassement abolissant ce que nous pensions être nos limites. Au coeur du rien que nous traversons se posent la question de la foi, foi libre de tabous insensés dans le désert. Infini du sable, opacité des vents de sable : je pose sur ces réalités dépouillées le mot " rien ". Nous ignorons le sens de notre route de vie qui relève de l'art de survivre malgré l'anhumain qui s'est imposé dans nos destins.

Les retours nous sont insupportables : le strict minimum dans la société occidentale est trop luxieux pour nous. Je te suis dans cette caravane qui se dirige vers les mines de sel, " l'or blanc ". Nous aspirons à être injoignables, libres! Et je ris car ta mère veut s'opposer à tes voyages! Nos vies se ressemblent et j'accueille ta méditation qui me libère, me rendant toute ma force. Nous cherchons à nos risques et périls les lieux inconnus des humains. J'étais à quelques kilomètres de la demeure d'Isabelle Eberhardt, quand il me fallut tenir dans une tempête de sable sans angoisse. L'angoisse ? Je la trouve en Europe!!! Je ne comprends pas cette civilisation!

 

La douleur ne relève pas de l'article " Pater Noster " mais de mes limites.

Il serait temps de sortir des contresens évoqués sur overblog. Je suis en panne de médicaments mais je vais les retrouver grâce à un rendez-vous, cet après-midi. Qu'importe ce qui s'est produit en moi à cause d'un article intitulé " Pater Noster "! Si vous me dites qu'il est facile d'accompagner un proche dans la douleur et l'angoisse, je ne vous crois pas. Nous ne sommes pas superficiels et les turbulences n'ont rien de gravissime.

J'ai donné le maximum de moi-même, à fond, en passionnée, et ce n'était pas assez. Compâtir ne doit pas signifier entrer dans l'impasse de la douleur de l'autre, parce que j'aurais été brisée et totalement inéfficace!  Je l'ai deviné l'impasse : chienne de vie! Essendilène et la hyène : nous en étions là. Au passage, je vous suggère de lire ce roman fascinant de Frison Roche " Le rendez-vous d'Essendilène " paru en collection Arthaud sous Bivouacs sous la lune. Il se trouve en poche chez les bouquinistes.

Elevons le débat. J'irai relire l'article. Je ne puis aller aussi loin que mon père le souhaiterait. Qu'importe! Merde, ça ne passe pas. J'ai réalisé que j'étais trop proche et qu'il me fallait trouver d'autres premiers de cordée....

 

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