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Ne sens-tu pas que ta dune amante en sait plus que les blancs?

Ralentis. Vois-tu l'éclat du bleu du lac salé certi de sable à Dakhla? Ralentis ton coeur, et abandonne ta tête sur l'épaule que forme la dune, dépose ton angoisse sur cette épaule forte comme celles que sculpta Michel Ange. Ne t'agite pas en cherchant ce que tu as à faire. Au creux de ta misère, accueille le repos que t'offre l'arrêt de ta pensée.

Ne regrette rien du passé, L'Amour a tout effacé. Ne désire rien pour l'avenir. L'Amour a tout préparé. Ne change rien au présent, L'Amour a tout transfiguré. Stoppe l'agitation de ton cerveau pour recevoir dans la joie la transfiguration de L'Amour. Vois-tu, une seule chose est importante : L'Amour, l'amour qui ne prend pas mais donne, l'amour qui désire transfigurer tes entrailles.

Total abandon y compris les commandes par lesquelles tu fuis la folie et ne peut être pénétrée par L'Amour. Allons, tu sais bien combien est limité l'art de soigner l'âme chez les blancs, avec des comprimés ridicules. Lâche, lâche tout sur la dune amante. Lâche ta peur. Ne sens-tu pas que ton amante en sait plus que les blancs?

Seul l'abandon à L'Infini du sable calmera tes émois, à l'abri du fou qui te conduisit au bord de la mort. Qu'il me soit donné d'être totalement abandonnée comme Charles de Foucauld, mais que je n'y cherche point "un bénéfice secondaire" (jargon psy) pour stopper tout médicament. Tandis que ma mère s'envolait au ciel comme le disaient des enfants ayant prié, je ne pris pas un seul comprimé. Je n'y pensais pas mais je désirais être totalement présente, offrir l'hospitalité de mon coeur à nos amis et proches en état de choc. Rien ne me faisait peur. Ne dormant pas, j'étudiais l'hébreu. Quelle sont cette extrême lucidité  et cette large intelligence que je reçus?

 

Offerte à Dieu, nue, désarmée et désarmante.

N'oublie pas qu'il t'est donné de te réveiller avant le lever du jour pour adorer Ton Dieu. Avant d'oser L'approcher, la nuit te sert d'abri pour honnorer ton corps. Une guelta entourée de lauriers roses : comment ne pas remercier la terre et les cieux. Entre ces rochers, se tient L'Eau Sacrée pour un saharien. Telle est une guelta.

N'es-tu pas nue face à l'infini? Ta nudité t'ôte tout artifice. Nulle obligation mais comment résister à te respecter toi, femme, sculptée dans l'argile ( adama; et daam :sangs; pour méditation) mais l'offrande du cosmos. Te voici nue, t'aspergeant d'eau et nettoyant chaque centimètre de ton corps. Mystérieusement, tu t'offres au sculpteur divin.

Tu as senti un ralentissement de recueillement de tes gestes. Nue, tu pries déjà. Seuls les impies  n'osent croire que prier offerts nus est Sacré comme l'est L'Exultet atteint dans l'union des corps, dans ce don total des amants. N'est-ce pas ce que chante Le Cantique des Cantiques ?

 

Et il y a une étrangeté dans cette histoire :les gens du groupe mangent pour dix personne, chacun!

Merci à tous les lecteurs.

Mon professeur de sculpture est prêtre et dominicain. Je ne comprends rien à son groupe présenté comme réponse aux questions sur le sens de la vie. Vous m'avez vu citer des extraits des ouvrages de Maurice Bellet. Il ose parler à un niveau élevé, et ses propos vont droit en notre coeur profond.

Il en est de même avec les conférences d'exégèse. qui volent vraiment beaucoup plus haut que le " au niveau du vécu", à la mode en 1968. Il est temps d'élever le débat. Il y a environ un an, j'appris, en bibiothèque au Centre Sèvres que Jean de La Croix évoquait deux formes de nuit spirituelles : nuit des sens, nuit de l'esprit. Par politesse alors je ne faisais qu'ouvrir une conversation de fond sur ce thème, Dino m'a répondu une imbécillité : "La nuit de l'esprit, c'est quand je tombe de mon escalier " Même un enfant aurait été choqué.

En parallèle, je travaillais sur un ouvrage splendide " Camille C ou l'emprise de Dieu" ed Feu Nouveau rédigé par Henri Caffarel et Camille C dans un échange épistolaaire.

 

Dino, je suis incapable de te dire par où je suis passée: pardon mais cultive ton jardin (etnon mon)

Dino, tu ne pouvais pas me faire confiance au lieu de me conduire au bord du métro avec un fou qui avait décidé que je voulais me tuer. Ce connard m'a reproché de lui répondre, à bon escient : " vous m'envoyez droit sous le métro", et en femmellette, il fit semblant de pleurer la nuit, le jour, sur mon sort. A quel opéra s'allie ce que j'écris? Lamentations ou non, je lui ai répondu froidement : " Sous le métro, on peut se rater. Sous le RER aussi".

J'ai balancé un chèque sans un mot par la poste : il ne méritait pas plus d'égards.Il m'avait poussé à perdre tout contrôle sur mes pulsions suicidaires. Je remercie tous ceux qui m'ont soutenue. Faites-vous confiance : vous savez bien où vous en êtes! Comment un professeur de sculpture peut emmerder autrui avec une telle connerie, enseignant à une jeune interne en médecine comment ne pas respecter le secret professionnel.

Je n'ai pas la force de reparler à Dino. Je ne comprends rien à son groupe. La sculpture est le seul registre où il soit opérationnel. Les discussions d'un groupe qui volent à raz des paquerettes me sidèrent. Dino, je ne t'ai jamais caché que j'étais étudiante à la faculté jésuite qui monte, cahin, cahan, jusqu'au doctorat. Et pire encore, il y a plus de vingt ans que je me forme en exégèse, puis j'ai ajouté la philosophie, notamment Heidegger, sans compter que tu t'es trouvé idiot d'apprendre que j'étais très proche d'Henri Caffarel( en cours de canonisation). Pardon, mais j'accumule : Mère Teresa béatifiée avec qui j'ai travaillé dans les mouroirs de Calcutta. Je ne sais pas si Soeur Emmanuelle va rentrer dans la liste prévue : elle était très drôle et amie jusqu'à son dernier soupir.

 

Fuir, fuir, jamais le désert ne m'a trahie.

Fuir, fuir, ne plus jamais revenir. Jamais le désert ne m'a trahie. Je sais me cacher là où nul n'a été au coeur de gravures et de fresques, de mots que j'étudie, et là où l'eau affleure, l'argile que j'imprime de tous mes rêves, du corps à corps fougueux et brûlant avec celui à qui mon coeur est donné.

Je voudrais oublier toute douleur et je sais que le sable infini rejoint ma soif d'Absolu. Je ne peux pas vivre autrement, ni dans la routine, ni dans le médiocre. Le désert est mon dieu comme il est mon lieu ,celui où je me sens comblée dans l'apparemment rien. Que mon coeur ne soit qu'hospitalité saharienne.

Lecteur, je te conseille un petit trésor : il s'agit d'une très belle méditation sur le sens de la vie à partir du Petit Prince et des archives consultées par l'auteur qui est Ravoux. Mes yeux souffrent. Dès que je l'aurai, je donnerai la référence exacte.

 

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