Cinq heures de téléphone au sujet de Sophiana. Je rends l'âme! Pitié, Marie-Annick!

Plongée dans le désert, j'ai suivi René Caillé jusqu'à Tombouctou. Comme Isabelle Eberhardt, il  s'est vêtu pauvrement et converti à L'Islam (point que je vérifierai dans ses oeuvres, parce que j'ai lu l'ouvrage de Frison Roche " L"esclave de Dieu" soit Abadallahi, nom pris par René Caillé explorateur connu et reconnu).

Ma route m'a conduite des étoiles à L'Afrique, de l'aviation au désert avec Bernard Cordier et non Saint Exupéry qu'il connaissait. Bouleversée, je rédigerai l'émoi de mon coeur embrasé sur mon journalier manuel plus propice à l'écrit que cet écran. D'autres textes rédigés attendent leur impression sur mes blogs.

La beauté sauvera le monde et je veux encore savourer l'ouvrage de Bernard Cordier dont la deuxième partie comporte de nombreuses annexes dont le texte est aussi important que la vie de ce commandant de bord résistant, ayant tout réussi, mais cherchant L'Infini, L'Absolu, reçu en Dieu Trine.

Ne franchis pas le seuil du désert avant d'être dans l'épure, sans rien de superficiel. Epure totale que tu connais en sculpture mais qu'il te faut incarner afin que tu sois bien ta vraie sculpture.  Libère en toi ton petit prince et écoute ce qu'il te dit. Il te demande d'être une oeuvre toi-même, d'esquisse en esquisse, et reliée aux autres par des sentiments d'amour oblatif, sans prise d'autrui mais en recevant. Si Le Tout Miséricordieux t'a  donné cette cavité, c'est que tu es créée pour recevoir.

Il n'y a pas que la cavité de tes entrailles. Existe un mystérieux centre en chaque humain. Il est comme une chapelle romane à lumière tamisée. En ce lieu, j'habite en toi,et de ce centre, tu trouveras la boussole qui doit te guider au fil des jours. Tu découvriras les mystères du désert intérieur,  et totalement centrée dans l'instant, tu ne seras plus que joie et gratitude.

Mon pas dérape. Je me sens en totale insécurité. Même la terre ne me porte plus. Qui pouvait imaginer un séisme dans le Tassili? J'étais hors d'atteinte mais cherche comment m'approcher de blessés à qui porter secours. Se peut-il qu'un déferlement sismique à l'image des rouleaux de La Baie d'Audierne se produise? Le sol n'est pas  stable  et la terre gronde d'une voix sépulcrale. Jadis, j'ai lu et même traduit  un texte d'Ezéchiel sur l'ouverture des entrailles  terrestres et sur le relèvement des morts.

J'ai vécu des tremblements  de terre, enfant et adulte. Il faut agir sans panique et vite. De ce déferlement sismique, est-il possible de survivre? A priori, non, mais j'avance sur  la terre instable  comme jadis lorsque je skiais hors  piste. J'hurle à Dieu :  "Mais aime-moi, nom de Dieu". Quand plus un humain n'a de visage humain, tourne-toi vers ton dieu! Je n'ai pas le droit à la faiblesse alors que des blessés ne sont pas soignés.

Mais quel est cet enfant qui pleure et qui saigne?. Seule survivante et à peine survivante. Et passe devant mes yeux Le Rwanda, et  cette enfant seule réscapée  fut soutenue par les participants d'une émission de radio (Là-bas, si j'y suis..). J'ai déjà vu cet enfant qui  saigne sans pouvoir sauver sa peau. Je suis cette enfant.

Autant rire de soi-même  :  je vérifie dans mes chéquiers ,que je conserve pour le talon, si un chèque non utilisé peut me faire un clin d'oeil. Làs, pas de billet magique!!! Mon père se sent en danger parce qu'il va être  très isolé, cette semaine. La  banque a tout bloqué alors que mon père a  besoin de présence! Je peux comprendre que la banque ne me donne pas de chéquier quand je suis en déficit, mais elle doit en éditer un pour les jours meilleurs, ce qu'elle aurait dû faire. Je vais pratiquer des agios dans l'autre sens.

Mon  père a besoin d'aide en permanence. La phase terminale de l'insuffisance cardiaque passe par  l'incapacité  de porter le moindre objet. J'ai l'habitude  de cavaler chez lui.  Lorsque ma mère fut opérée de la cataracte, je démarrais à  quatre heures du matin pour la doubler dans les tâches de Bobonne!!!

Mon intuition était bonne : j'ai retrouvé  un chéquier entamé mais non achevé. Saint Bordel,  priez pour nous!!!! Il n'était  pas dans des détritus.  Il était tombé de mon bureau.  La Bohême et l'art sont plus productifs que la rigidité d'un trop grand ordre. Mille neuf cent trente trois.... Tout était planifié et écrit mais nul ne crut que ce soit possible.

On ne se remet pas en cinq minutes de ce  genre de mésaventures.