mehareesdemaryam
Des causes cachées de mon nouveau message sur mon répondeur!!!
Tandis que j'explorais les coins et recoins de mon logis, en quête d'auteurs orientaux, j'ai déconnecté l'ordinateur et le répondeur dont le message est parfaitement audible, et où l'on devine mon rire. Lorsque j'étais à Calcutta, Le Central Téléphonique avait sauté durant quatre jours de mousson. Ma mère avait appelée chez Mère Teresa, et ne comprit rien à l'anglais indien que je traduisais pour les britanniques. Les cailloux de Demosthène devraient être obligatoires dans l'étude des langues.
Evidemment, j'ai songé à un décès, mais je ne pouvais téléphoner de nullepart. Calcutta était isolée dans la mousson en 1977. Un sacrifice à la déesse Kali permit aux ingénieurs futés de remettre le téléphone en marche. Il me fallait appeler du Central Téléphonique où se pressait une longue file indienne. Il me fallut onze heures pour tenter un appel chez ma grand-mère chez qui mes parents allaient le week end. Les intermédiaires pimentaient les échanges. J'avais pourtant calculé le décalage horaire et tentais de joindre mes parents...
Las, ce fut ma grand-mère perdue dans son monde tout autant que moi dans mon central téléphonique. Elle ne m'entendait pas malgré les efforts du standardiste encore nécessaires à cette époque. " Dites-lui que je suis sourde et qu'elle rappelle plus tard" gueula ma grand-mère. Trois minutes coûtaient une fortune. J'ai demandé au standardiste de stopper cette communication : " s'il y avait un mort, elle me l'aurait dit". J'ai interdit le téléphone à l'étranger et j'ai lu que Sylvain Augié avait imposé les mêmes règles à sa famille.
Les intelligences étriquées ne peuvent entendre la douleur d'autrui.
Lecteur inconnu et trop discret, prie pour moi et réchauffe mon coeur. Je ne peux pas enrayer la dette, n'ai pas le droit d'émettre des chèques, n'ai pas d'argent liquide. Ma famille peut m'éviter le fichage " Banque de France" : ils m'ont sucée jusqu'à l'os entre leur délirant et leur paralytique. Je n'eus pas le droit de vivre.
Mon père agonise. Mon frère aîné doté d'un très gros salaire ne veut pas m'aider. Que faire dans la douleur ? " Va chez ton père" me racontent " les bons apôtres", mots à entendre avec l'ironie que leur donne Maurice Bellet. Cela me coûtera deux cents euros, le retour vers les fous, généreusement abrités, pour l'instant, chez mon père!
Patagonia n'a toujours pas compris que mon frère ne parle pas faux et qu'il ne manque pas de courage. Il se flinguera peut-être. J'ai eu très peur quand il avait loupé sa première année de droit, et que ses amis me demandaient si j'avais ma maîtrise d'Economie. Oui, bien sûr, mais motus et bouche cousue. Mon frère disait qu'il n'avait plus qu'à se suicider. J'en ai parlé à mon père. J'étais très inquiète. Jeune homme charmant et drôle, il avait beaucoup de succès auprès de ses amies, et de ses amis dont je sus dix ans plus tard qu'ils étaient passionnés par nos échanges au fumoir!
Doté d'une très grande intelligence, il tenta des concours pour avoir des fonctions utiles. Il voulait la magistrature dont le concours n'est pas des plus faciles. Las, il eut l'inspection des impôts. Je l'ai assez écouté pour croire aux chocs devant les primes à la délation. Il a toujours parlé juste. Son histoire rocambolesque fut une implosion d'une clarté limpide, un séisme de plus de huit sur l'échelle de Richter. Que faire pour trouver son droit d'exister? Kafka en rédigea "Le procès".
J'ai vu un spécialiste à cause de ma dépendance aux benzodiazépines devant qui j'ai lancé un tableau coloré. Bel homme, intelligent, il suivait aussi bien que possible mes mémoires débitées en soixante dix huit tours, et j'ai beaucoup aimé son rire complice du mien :" Il a bouclé l'affaire en descendant de Louis XVII. Je ne suis pas sûre qu'il croit vraiment à cette histoire!!!". L'éclat de rire du spécialiste est l'indication d'une très grande intelligence. Compétent et respectueux de chacun, il avait compris que les propos délirants n'étaient peut-être plus dominants pour cet homme blessé, brisé, qui ne voit pas de médecin et ne prend pas de psychotropes! Mais, oui, Patagonia : telle est la vérité. Il est désespéré et angoissé mais conduit sa voiture pour ramener de la bouffe pour mon père, est venu le chercher à Ars, un soir où mon père fit un malaise après la messe à Ars à soixante kilomètres de chez lui.
Merci de l'avoir condamnée en lisant à l'envers Tomatis. Attention, je veille sur lui, ai brisé ma vie en tentant de le sauver, mais me battrai pour qu'il ait un lieu où loger en harmonie avec sa personnalité.
Je crois que c'est la fin...
Personne ne m'entend! En Inde, à Calcutta, les gens avaient des yeux pour voir, et en voyant maigrir quelqu'un s'inquiétaient en disant : " Il n'y avait rien à manger?" La France me dégoûte. Chacun crève, seul dans son coin! L'été est terrible pour les " sans domicile fixe" parce que les donateurs sont moins nombreux.
Je ne peux plus. Je suis étonnée de détails crousitillants qui me sont confiés alors que je me cache derrière mon tchador. Je suis malade. Ma mère avait tort : j'étais beaucoup plus en sécurité à Calcutta qu'à Paris. Là, je suis foutue. Indifférence totale! J'ai bippé en urgence, sans être entendue...
La grande pauvreté de L'Europe est son absence de solidarité tout comme l'isolement où se trouvent nombre d'entre nous n'ayant pas une mentalité d'anachorète !!!!
La douceur et la tendresse étaient encore en vie.
Nuit de feu inoubliable. Elle fut de sueur et de sèves mêlées, bien imprudente la raison s'incline quand le brasier des corps ne fait plus qu'un, quand les coeurs unis ne pouvaient pas ne pas charnaliser leur amour...La douceur et la tendresse étaient encore en vie.Il m'aimait à la folie et je l'aimais tout autant. Je l'aime encore.
Il n'est plus de ce monde. Je bouffe trop de médicaments mais je craque.
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Aux personnes qui ne le comprennent pas, je dois filtrer mes appels, et je ne cache pas qu'une furie m'ayant laissé un message d'une violence inouïe me rendit incapable de décrocher le téléphone, un soir où je croulais sous l'épuisement. D'excellente éducation, elle recommença le lendemain à 6h30...