mehareesdemaryam
Et ce soir, je suis très triste, comme l'enfant qui jouait sans savoir où cela la conduisait.
Loti me ravit et je me laisse rêver avec lui de Stamboul et d'Orient. Isabelle Eberhardt fait surgir mille souvenirs en moi, parce que je lui ressemble. Nomade, fantasque, artiste, intello, passionnée, mystique : tout ceci est en Isabelle Eberhardt comme en moi. Mon dernier article oscillait entre Loti et mes souvenirs de voyage.
S'y mêlaient quelques unes de mes aventures et quelques jeux vécus avec des amants. Je restais dans la suggestion et l'allusion, en termes poétiques parce que je suis ainsi, et peux être très chaude en termes choisis. Il se pourrait que ceci relève du respect profond que j'ai envers ceux que j'aime. Mon registre suggestif chante l'amour comme dans Le Cantique des Cantiques.
Et ce soir, je suis très triste, comme l'enfant qui jouait sans savoir où cela la conduisait.
Dans l'innocence de mon enfance, je t'initie à un nouveau plaisir....
Frou frou de nos soies trempées de nos émois, nous sommes sorties à l'heure où nule ne rôde, à l'aube, dans la pénombre s'éveillant. N'aie pas peur mon amie, tu aimes tant ce que tu découvres avec moi. Tu semblas étonnée de me voir mettre des bougies dans mon sac.
Toi, mon aînée, je t'initie dans l'innocence de mon enfance et sous l'emprise de ma sève abondante. Voici le coin ombragé que je cherchais pour toi. Je t'enflamme de mon toucher ferme, réveillant tous tes sens après avoir enlevé prestement ton habit de soie tissé, prestement pour répondre à ta part féminime aimant être possédée.
Ma main danse avec ton amphore qui ruissèle, à flots. Alors, sans te prévenir, je te pénètre avec ma bougie par la route sombre dont tu ignores les charmes, dont tu ne sais pas combien elle peut te faire hurler de plaisir. Ton corps lâche son dernir son d'exultet, et j'attends ta réponse...
T'ai-je embrasée, mon amie?
Et je suis à Stamboul, couverte de savants dessins au hénné, allongée, lascivement sur un vieux canapé, fumant le narghilé. D'une soie orange et transparente, je suis vêtue, avec un savant drappé dévoilé. Pour t'accueillir, j'ai mis un nectar aphrodisiaque,et mes yeux de braise t'appellent.
Vêtue de soie verte transparente, tu me laisses entrevoir ce corps nu sous la soie. Il fait si chaud.Pour t'ôter ta timidité, je te propose le narghilé, si bien que tu rejoins mon canapé. La pièce est éclairée par une lampe à pétrole grâce à laquelle les ombres dansent sur les murs.
Ces ombres sombres ne sont point ce qui est ajusté pour te faire fondre, sur le registre que je te propose. Alors j'allume mon autre lampe à pétrole dotée d'une glace ronde qui renvoie la lumière et ses jeux. Cesse de résister , mon amie : je sens que tu t'embrases, et c'est bien ainsi dans un verset apocryphe du chapitre deux de La Genèse.
Mes mains jouent avec tes grenades (cantique des cantiques), et sculptent tout ton corps, encore sous la soie verte que tu jettes à terre, précipitament, ôtant mon voile de soie orange transparent, et un combat, un corps à corps frénétique se déroule entre les deux fauves que nous sommes devenues...La suite est laissée à chacune, en rêve....
Le désert enflammé où vécut Isabelle Eberhardt.
Pour ceux qui ne l'ont pas compris, je dois reprendre le régime de Calcutta et vivre sur mes réserves, soit des kilos à perdre. Ceci ne me choque pas, ne me révolte pas. Ce me semble sain, et j'ai assez connu de pays souffrant de la famine pour le vivre en communion avec eux.
Et je reprends mon amie Isabelle Eberhadt dont le côté excessif me ressemble. Elle vécu à Aïn Sefra, en bordure d'El Oued dans une masure, mais elle était soufiste, orante, artiste et écrivain. Je n'ai pas compris pourquoi un lecteur fut surpris que je dise qu'Isabelle Eberhardt avait su mourir à vingt sept ans. " Maktub" : " c'est écrit".
Aïn Sefra est assise au milieu de dunes ocres, de dunes en feu, en une région de toute beauté.
Epreuve de la vie et ce qu'il se passe lorsque l'on sort de la nuit de l'esprit.
Lecteur, tu n'as pas entendu ma lutte contre de gros soucis financiers, lutte s'achevant en dialogue sur overblog où nous trouvons le puits. Ne m'abandonne pas à mon triste sort. J'avance avec mon "Incha Allah". Je lutte, corps à corps, avec le destin comme avec le sable, comme avec l'argile qui frémit sous mes mains.
Je suis sans argent mais j'ai tant d'amour à donner que ceci peut donner un sens à ma vie de nomade, explorateur, chercheur, écrivain, artiste. Comme dans Le Cantique des Cantiques, s'ouvre en moi une béance pour recevoir l'amour irradiant dans la création, et je me laisse pénétrer.
Les mystiques évoquent " la nuit des sens" ( plus de grâce sensible mais un brasier qui approfondit la soif d'amour), la nuit de l'esprit où les mystiques sont terrassés par leurs limites, par leurs fautes, bien que sachant que tout est pardonné. Cette deuxième nuit creuse une crypte romane éclairée d'une lumière tamisée, et lorsque L'Orant cesse d'attraper avec sa main comme avec sa pensée, comme avec ses prières, il n'est plus que réceptacle où se consume Le Brasier Ardent.
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Ma fille est totalement cassée. Dieu que cela me fait mal.
Pardon à ceux que je peux avoir blessés.