Par overblog, je reçois des visites d'une jeune femme tentant de maigrir. J'ai laissé des commentaires sur son blog. Elle mesure 1m72 ce que j'ignorais. Elle est lucide mais la spirale l'envoie vers le fond du gouffre. Mon poids n'est pas normal pour ma taille : il est trop élevé. Il ne faut pas prendre de risques surtout sur un long terme avec un jeûne excessif!

Mes colères ou  crises contre les régimes trop caloriques ne sont pas une incitation à avoir un poids trop bas pour tenir debout!. Je précise que je suis en lien avec un nutritionniste. Je ne me mets pas en danger. Amie , tu es passé sur overblog parce que je parlais des poudres protéinées millical. Elles ne sont pas carencées : il y a des vitamines et des oligo-éléments. Par prudence, je suggère de prendre des mutivitamines comme Supradyn.

Je claque des dents, ce matin. Ma fenêtre fut ouverte toute la nuit. Une amie qui pèse environ 45kg pour 1m70 se fait engueuler par sa fille, non pour l'ennuyer mais parce qu'elle ne tient plus debout. Elle sculpte. Voici les chiffres d'une modèle mince à ossature fine : 1m60, 48kg. Elle est parfaite. Je connais les images des miroirs, et je sais qu'il reste toujours un os à voir, mais....c'est trop dangereux. Amie, que faire pour t'aider à t'aimer telle que tu es?

Vous savez tous comment Patagonia s'est comportée par rapport à moi. Comment n'a-t-elle pas la délicatesse de ne pas donner son chiffre de QI avec une fierté déroutante sans penser à l'effet produit sur l'imbécile d'en face? Je sais que le manque d'usages peur être dû à une blessure personnelle, à un manque de confiance en soi.

Et pardon si mon père et moi avons ri parce que lorsque  quelqu'un  s'affirme aristocrate, c'est mauvais signe...Pour des raisons que j'ignore, Patagonia a décidé dans sa tête que nous avions reçu la même éducation l'une et l'autre. Non, pas du tout.. Mon éducation fut un peu XIXème siècle à la sauce farfelue. Je confirme que l'on m'a dit qu'il était inconvenant de se dire aristocrate ou d'afficher un titre de noblesse. Chez moi, c'est rigolo, la noblesse différant selon les branches, le snobisme ayant tué au sein de ma famille. La métaphysique et la foi sont les uniques registres de réponse sur le "qui suis-je?"

Une de mes grandes tantes nous avait trouvé des ascendances en Abyssinie. Je ne sais plus comment elle goupilla son roman d'originale désopilante. Là, c'est drôle parce que totalement farfelu. S'afficher était inconvenant et l'usage était d'être clochard de bonne famillle. Bien entendu, nous avions deux ou trois bricoles pour des  invitations comme pour des entretiens d'embauche, mais nous usons nos vêtements jusqu'à la corde et ils se passaient entre frères et soeurs.

Chez nous, il n'y avait pas de fric mais ceci nous paraissait normal. Je fus très surprise d'apprendre que ma mère était angoissée de ne pas pouvoir nous donner de la viande. Je n'ai jamais eu les moyens d'en acheter. On peut fort bien s'en passer.

Je ne peux continuer à rédiger des blogs que si mes articles croisent mes recherches en bibliothèque.

Le serpent du Petit Prince sait très bien faire. Je n'arrive pas à me protéger sur les blogs.

Vous devez comprendre que je ne peux plus vivre comme cela. Extraire quelque chose de publiable sera compliqué et je n'ai pas d'imprimante. Nous pouvons tous être un jour un maillon de la chaîne de solidarité qui permet de vendre des mots. J'ai publié un hebdomaire durant deux ans.

Notre pays a un problème de solidarité qui nous rend inaptes à nous entraider en période de crise économique. De doctes spécialistes parlent d'économie solidaire. J'ai tenté de me faufiler là-dedans, connais le réseau. Ce n'est pas un créneau porteur. Ne me dites pas que je suis trop âgée pour trouver un emploi, sauf si vous désirez mon suicide.

Je sens que vous ne me comprenez pas : pardon.

Mes amis,

Je n'en peux plus. Vous  pouvez lire sur oveblog la cause de mon autodérision si cela vous est nécessaire. Je ne peux rien faire en face du mépris. Par définition, un chercheur est incompétent sinon il cesserait de chercher. Je suis au bout du rouleau. Je souffre, ne vois pas d'issue aisée. Je ne veux pas vous ennuyer : je stopperai mes blogs. Je préfère écrire manuellement, car alors je sculpte par un contact tactile qui vient de ma douzième où j'appris les lettres en passant mes doigts sur des lettres en papier de verre posées sur des petits cartons.

La sensation d'être nul est logique pour l'intelligence qui découvre l'étendue de son ignorance, en explorant et cherchant. Les artistes ont la même sensation : ils ne sont pas satisfaits. Lorsque je sculpte, je ressens si fortement le modèle que je m'énerve contre mes oeuvres que les collègues viennent voir durant les pauses. Ils sont tous bouleversés par ma sculpture. Nadège m'estime bien qu'elle fait Normales Supérieures Sciences, un doctorat de biologie, et médecine. Rappelez-moi Nadège quand je suis cassée par des critiques.

Ma carcasse est à bout, bousillée par les soucis. Remerciez Dieu de ne pas avoir de proche ayant vécu un effondrement psychique, une implosion, seul moyen d'hurler : " Dites-moi que je suis digne de vivre, que j'ai le droit de vivre, le droit d'être aimé". Ce hurlement est aussi en moi, les mêmes causes produisant les mêmes effets.