Pourquoi tant de brutalité autour d'une famille qui souffre, dignement, et donne tout son coeur à un père malade, en état semi-comateux? Les soignants aiment cet homme plaisantant, ne se plaignant pas. Le coma? A cause de la morphine. Papa, j'ai bu mon philtre d'amour d'Hildegarde de Bingen avec vous. Vous êtes lucide quand la prise de morphine se fait plus lointaine. J'ai entendu votre question sur le sens de votre souffrance! Aucun sens! Ici, je grave : " J'épouse ta souffrance "et signe Dieu. Vous aviez lu sans difficulté la devise latine gravée sur Hautségur.

Où sont nos proches et nos amis? Où sont vos amis encore vivants? Pardonnez-moi cousins à  côté de la plaque : je n'ai jamais aimé les mondanités. Elles deviennent insultes au stade où nous sommes. Papa, je vous envoie Egbert : entre intellectuels brisés par la maladie, vous serez complices, et Egbert apporte des appareils auditifs fabriqués par L'Eternel. Il s'est posé les mêmes questions que vous et me les a, aussi, posées.

Lecteur, merci de respecter notre douleur.

Terre de feu, terre rouge (Adam,adama daamin : le glébeux, la terre, les sangs). Sangs est au pluriel quand il est sang du conflit, pluriel indiquant la dispersion, le déchirement. Il sera inversé en Unique Sang au sujet duquel j'ai écrit, hier, sur overblog avec un titre sur la mer rouge et les bédouins. Le glébeux est la traduction de Chouraqui respectant le mythe du Sculpteur Divin. Envie de dégueuler : j'irai sculpter, demain. Pas un humain pour réchauffer mon coeur?

Ici s'impose un sacrifice pour empêcher mon frère de me tuer. " Khadidja, prépare-moi le philtre qui paralyse ". Il avait choisi cet handicap pour emmerder sa famille. " Khadidja, paralyse-le pour toute action visant à me tuer. Ne le rends pas malade ". La tente est sombre. J'apprends à concocter des philtres d'amour mais pas de paralysie. Du mauve au violet, le ciel sombre dans la nuit mais Khadidja ne la craint pas. Elle en profite pour récolter du venin.

Légitime défense : le philtre demandé est béni des dieux. Blanche de Richemont évoque dans Manifeste Vagabond l'art d'épouser l'épreuve pour ne point perdre de force, art essentiel en aïkido alors, je tente de garder la confiance malgré ma détresse.

Chantal, tu dors encore, sans doute. En famille l'entraide est un devoir dans toutes les religions. Je ne peux plus copier " Le gardien du Ksar ". " Terres et ocres" semble être un village fortifié. Souhaitons qu'il soit protégé par les shaïtan contre tout ennemi. Tu t'es séparée de ton gardien !! Ton exposition avait un titre enchanteur : "Terres de lumière, éclats de vie". Je ne sculpte que la terre ocre rougissant d'être ainsi caressée!

Je vais retourner sur ton site par crainte de commettre une erreur sur l'un des tes tableaux dont voici le titre ."Chant du matin" dans ta collection d'aquarelles sur l'automne. Bouleversée par tes ocres. Il me semble s'être uni à tes aquarelles du Maroc par les ocres. Allez voir ce site merveilleux depuis la piste tracée sur overblog chez Elisabeth de Hautségur, soit directement sur ton site : "www.chantaldemarliave.com".

Dans la terre ocre y compris dans sa version sable, en Egypte, j'ai sculpté avec une nuance très sensuelle grâce à mon amant. Ce pauvre cher homme n'est plus fonctionnel, je suppose, alors nous jouons " Les désenchantées" de Pierre Loti. Loti mon passionné, Antoine de Saint Exupéry également envoûtant, et bien sur notre amie Isabelle Eberhardt.

Mais où est passé mon amant borborisé? Le philtre d'amour n'a pas agi. Le toucher évoqué dans l'article précédent me fut enseigné par ma grand-mère aveugle. Qu'il est doux de se fier uniquement à ce que nos mains sentent! Je fus fort suprise par la réaction d'Apollon qui n'avait pas vu que j'avais maigri et que ceci allait continuer. Savez-vous par quelle crainte, ce cher homme avait besoin de ses lunettes pour mettre un préservatif.

Constellation dans les cieux : Orion! Guy Duhard choisi ce ciel étoilé comme nom de l'association que font tourner  ses amis touareg(s). Guy Duhard met un "s" au mot pour le lecteur qui pourrait perdre les pédales, en le lisant " Un homme blanc chez les hommes bleus" Sous titre "Touaregs du désert", un ouvrage bouleversant. Je crois que le document de cette association que je soutenais a disparu dans le chaos.

J'ouvre un livre sur lequel tombe le sang de mes mains. Je vous en donne la référence " Le chercheur d'absolu " Théodore Monod ed poche folio. " Mon père savait seulement comment vivre dans le désert....mais cette vie est en train de disparaître. Nos enfants ont besoin d'écoles". dit un targui de l'article " Touareg, les seigneurs du Sahara " de National Geographic, métamophose que décrit Moussa Ag Assari : " Y'a pas d'embouteillage dans le désert " ed Presses de la renaissance soutient une école que son frère a créée s'exprime sur une radio qui sidère ces proches.

Faciles à jouer les impromptus de Schubert, mon ami ? Tout est absurde (cf overblog). Je revois les touareg d'Agadès avec leur logis tressé de pailles. A chaque départ, ils démontaient leurs huttes et à chaque arrivée, ils les dressaient, nomades que des monstres désiraient rendre citadins! Que la honte retombe sur eux! " Manifeste vagabond " de Blanche de Richemont ed Plon. Bon écrivain, elle m'ensorcèle avec ses livres: " Eloge du désert " ed Presses de La Renaissance, " Eloge du désir " même édition.

" Pourquoi pas le silence " ed Laffont, "Les passions interdites " ed du Rocher, " Harmonie " ed Plon. Je me blottis dans le sable comme "La Danaïde" de Rodin et m'abandonne à ma sensualité. Mon être vibre à l'unisson du chant dans les roches,à tonalité différente selon la force du vent. Mon corps appelle. Mes mains le touchent mais il me faut d'autres mains ardentes. Je m'offre pour quelques jours.

Le soleil a brulé mes yeux mais je désire sculpter. Je m'approche du modèle nu que je touche délicatement pour en argile l'exprimer. Il y a mille façons de toucher mais pour sentir le mouvement du modèle, il doit être délicat et précis, nullement captatif. Il en est de même pour tous les sculpteurs.