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Atmosphère opaque et rose : le vent s'est levé... Roulée en boule, je lui tourne le dos, respire à travers mon chèche. Je n'avais pas prévu cette tempête de sable et n'ai pas assez d'eau sur moi. A cet instant, je ne peux rien faire hormis prier, penser, rester attentive à tout, goûter la vie qui m'habite. Je suis si présente à ces phénomènes cosmiques que nulle peur ne m'atteind. Songeant aux anachorètes du désert, je me sens l'une d'entre eux. Nous avons en commun notre quête de L'Essentiel, et celle de notre essence que l'on pourrait appeler fondement de notre être. Du plus profond de notre coeur jaillit le sens de la vie qui se décline en " agapè" ou amour inconditionnel, confiance totale accordée à bon escient. Il fait bon vivre en ce lieu de confiance totale.

Une belle guelta dans les roches certie de lauriers roses, une guelta où l'eau est transparente. Vision divine : il y aura de l'eau à puiser dès que le vent se sera apaisé. Ma bouche se craquelle sous l'effet de la sécheresse et je bois avec délices le sang qui se répand en elle. Je prends mon couteau, entaille une de mes veines et bois davantage. Je me sens mieux. A nouveau, l'horizon se dégage et je n'ai pas changé d'angle de vue : où est la guelta certie de plantes plus précieuses que des diamants? Ce n'était qu'un mirage. Attendre, attendre patiemment le passage d'un targui ( singulier de touareg) ou la disparition du vent mais j'ai surtout confiance en ce targui qui connaît tous les points d'eau, sans que pour autant il n'ait reçu un parchemin de diplôme es trouveur de sources d'eau ni une notoriété égale aux services qu'il offre spontanément. Le temps s'écoule en gouttelettes et mon front perle de larmes muettes. Mon crâne trempé par la transpiration se rafraîchit sous le souffle du vent s'acharnant sur mes vingt mètres de chèche.

 

"L'amour est un leurre et la vie en perd son sens " songe Maryam âgée de onze ans

Que croient-ils ces roumis? Le désert est aussi dangereux, ensanglanté, parsemé de corps assoifés et désséchés. Les roumis y vont en jeep et ne voient rien, ne sentent rien, ne vivent rien. Il y a si peu de vrais humains chez les blancs. Maryam a réussi à se relever malgré les flots de sang mais elle est presque aveugle. Elle tente de marcher, se répétant : "je dois marcher, je dois marcher". Elle ne s'arrête qu'à la nuit tombée puis repart dans le froid car c'est l'hiver au désert. Elle ne voit pas mais sent un changement sous ses pieds comme si le sable avait été plus fréquenté, ici. Accroupie, elle touche le sol : des traces d'animaux..., des traces d'humains. Que faire? Attendre qu'ils repassent? Tenter de les suivre au simple contact de la plante des pieds. Maryam choisit cette solution. Il y a quatre jours qu'elle n'a pas bu. Mourir? Ce sera plus simple. L'amour est un leurre et la vie en perd tout sens. A onze ans, une femme est assez grande pour le savoir. A onze ans, elle a été assez trahie, violée, méprisée...pour ne plus croire en l'humain. Il existe des êtres d'exception mais où sont-ils? Il fait froid, le sable crépite. La femme-enfant est jetée à terre. Elle ne parvient pas à se relever. Elle tente et retente de se lever...puis s'évanouit.

 

Le sang gicle de partout sous le choc de l'agression.

Du sang dans la bouche, Maryam gît sur le sable. Elle ne peut pas se relever et vient d'être agressée, ignorant qu'elle a une double fracture du crâne. Ils l'ont étranglée, violée, tabassée. Le choc ne lui permet plus de retrouver sa mémoire, mais que faire en plein désert à dix kilomètres du campement? Comme une prière monte en son coeur et ceci l'étonne : aurait-elle encore un iota d'espérance? Une questions lui brise le coeur : pourquoi éprouve-t-elle du plaisir lors des viols? Oui, on lui a dit qu'elle était obligée de lâcher prise mais elle a honte. Les agresseurs sentent cette femelle en chaleur. Autrefois, son corps ne lui appartenait pas, des adultes s'en étant servi. Elle était trop petite pour se défendre, et puis.... les adultes savaient lui donner un plaisir. Par contre, elle détestait devoir leur procurer des sensations : qu'ils utilisent son corps, oui, mais  qu'elle n'ait pas à leur répondre par des gâteries plus ou moins fruits de leurs cerveaux détraqués. Alors elle marchandait. Elle refusait la fellation mais devait en échange accepter d'être pénétrée de toutes parts. Lorsque ses bourreaux se trompaient d'orifice, volontairement, elle saignait sans avoir le temps de cicatriser. Il lui demandait de s'asseoir sur ses talons, face contre terre. Pour ne pas hurler de douleur, elle mangeait du sable. Violée par des hommes, violée par des femmes utilisant leurs mains et des objets durs. Elle pleurait de douleur, ne savait pas que les adultes n'avaient pas le droit de faire cela. Les femmes cessèrent d'utiliser son corps lorsqu'elle devint pubère mais les hommes furent encore plus assidus. Elle ne savait pas que ces gestes pouvaient être offerts par amour. Avec son couteau, elle avait tranché ses veines mais des soins ne lui permirent pas de mourir. Un jour, elle sut que ce qu'elle vivait, enfant, s'appelait " inceste", et que c'était très grave. Quelle était sa faute pour subir une chose pareille? Il n'y avait pas de faute mais que c'est compliqué lorsque l'on gît sur le sable, victime d'une double fracture du crâne!

 

Tourbillon saharien, sculpture et aquarelles.

Arrive une tornade de vent en tourbillon dévastateur. Les tentes des nomades sont arrachées, le sable crépite, giffle le visage en vagues successives. Serrer les dents, respirer à travers le chèche, et se laisser emporter par ce tourbillon fou. Un nuage rose en guise de paysage, un nuage épais et mouvant cachant dunes et rochers...S'impose le dos splendide d'Inès avec plusieurs torsions. Je malaxe l'argile. L'épaule gauche est plus haute et j'accentue le volume. Se croisent deux lignes, l'une descendant du bassin vers le milieu du dos, en oblique, l'autre remontant jusqu'à l'épaule gauche. Ma main accentue les creux, se laisse émouvoir par la moindre courbe. Mon coeur palpite légèrement mais je le dépasse par une contemplation intense et une volonté de fer : je suis comme tendue vers le modèle. Je sculpte l'argile et vois mon oeuvre en marbre étincelant. Professeur et élèves me félicitent. Je ne suis pas convaincue de l'intérêt de ma sculpture. Il manque.....Je suis allée au bout de mes possibilités. A la galerie Bansard,  26 avenue de la Bourdonnais dans le septième arrondissement de Paris, une de mes cousines expose ses aquarelles et je crois qu'elle expose un carnet de voyage sur L'Afrique. Un sculpteur expose aussi ses oeuvres. L'ensemble sera à la galerie Bansard jusqu'au 3 décembre. Je rêve de peindre des carnets de voyages sahariens avec des calligraphies en arabesques dotées du pouvoir d'ouvrir les coeurs.

 

Entre calame et dunes, Petit Prince et carlingue...

" Toujours sur quatre chemins, j'ai appris à profiter de la dernière nuit, de l'ultime repas partagé avec des êtres chers, conscient que ce pouvait être la dernière fois. Cette idée du temps, de l'intervalle, je la dois aux nomades, à ces maîtres de l'instant unique, à chaque action à sa juste valeur..." Jean Pierre Valentin in " Le murmure des dunes ( Petit éloge du désert et de ceux qui y vivent)". Mon calame ne cesse de s'exprimer en ce sens, de chanter les louanges du désert : voir en mes mots une critique radicale de La France est une erreur. J'apprécie les musées et l'opéra, j'apprécie la beauté aux quatres coins du monde sphérique, points mystérieux à déterminer pour l'ancien professeur de mathématiques.

Il est si doux de se poser et de se reposer dans le sable sans limite : l'instant a sa saveur d'éternité. Le paysage alterne dunes et plaines, montagnes et oasis, ocre et blanc avec parfois une touche légère de gris. Il est si reposant de n'avoir qu'à contempler, de ne plus craindre l'avenir grâce à la magie du désert, d'être pleinement comblé ce qui stoppe tout besoin de plan sur la comète. J'aime cette sobriété dépouillée de la quincaillerie matérielle et morale. Il n'y a rien à manger mais nos organismes sont solides et survivent avec très peu d'aliments. L'eau est très rare et pas toujours d'un goût très raffiné. Il m'est arrivé de boire des liquides infects sans pour autant en être malade, contrairement à Saint Exupéry qui a vomi tout ce qu'il avait bu comme rosée sur sa carlingue. A cette époque " Le petit prince " était en gestation. Il vient d'en sortir une analyse littéraire en lien avec l'oeuvre publiée et non publiée de l'écrivain. Une analyse philosophique avait été rédigée, il y a environ deux ans. Ce sont des ouvrages de collections poches spécialisées en nomadisme...

Comment vivre cet équilibre saharien dans nos vies citadines?  Voici un champ de recherches pour lequel vos idées seront les bienvenues.

 

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