Ami, toi qui passe par ici, tu peux me laisser une gravure rupestre. Mes articles sont poétiques et nous conduisent dans un univers magique et pourtant réel. Orion est une constellation visible au Sahara, et un ami a fondé une association portant ce nom avec des touaregs afin de répondre à leurs besoins et désirs. Il était arrivé avec une idée d'ingénieur agronome, voulant fabriquer du fromage de chamelle. Il y parvint et le produit eut du succès mais d'autres priorités s'imposaient, notamment en termes de santé. Il se nomme Guy Duhard et son livre permet d'apporter des fonds à l'association. Guy a fui La France au décès de sa femme. Ses yeux brillent de mille feux quand il parle de son désert malien, de sa vraie patrie. Il a réalisé à sublimer la douleur par un sens nouveau imprimé dans sa vie. L'art de trouver son sens est pour moi l'issue majeure pour tout être humain.... Je désirais peindre des aquarelles à partir de photographies du désert, mais n'ai pas osé me lancer. Les couleurs embelliraient ma vie. Il me faut le philtre d'amour qui m'apprendra à m'aimer. Je n' ai pas encore goûté celui d' Hildegarde de Bingen! Que le désert est reposant : en lui je me love, et sur l'épaule que dessine sa dune, j'abandonne ma tête qui remue trop de soucis. J'ai confiance : il n'y a aucun danger dans le désert. Ma confiance et mon audace de nomade montrent où s'ancrent ma confiance en moi, et comment en utilisant ces attitudes spontanées au Sahara, je peux les transférer sur ma recherche d'emploi, quittant mon rôle de godiche enfoirée....Je vis, de loin, un ouvrage rédigé par un médecin aux pieds nus, association qui m'intéresse profondément. Il me sembla que je passais devant une maison d'édition et non devant le siège de l'association où je me suis rendue, jadis. Que ma vie ait cette extrême simplicité....

Habiles, silencieux, ils se sont avancés dans la nuit, furtivement vers les nomades amis de Maryam. Un rien est un joyau en cette mystérieuse étendue ensablée. Ils ont pris les couteaux, ce qui aurait pu servir d'armes, les provisions soit la viande boucanée et les pains de sucre, entraîné un dromadaire avec eux puis ont filé à grande allure. Maryam les vit partir et lança l'alarme. Il était trop tard pour les rattraper, pour récupérer le butin." Maktub" : Le Tout Miséricordieux envoie la misère afin que tout se réduise à L'Essentiel, car en dehors de cet aspect métaphysique, la misère n'est qu'un fléau. Songez qu'à l'instant, Maryam se prépare un thé du sahara avec du thé rouge déthéiné et de la menthe. Ils n'ont même pas laissé le thé vert!!! Elle fut bien prudente de cacher dans ses bagages du thé rouge formant un camaïeu avec l'ocre des roches. Orion se déploie dans la voûte étoilée. Nul signe de mort dans les astres. Il est trop tôt pour passer sur L'Autre Rive. La montagne aux écritures n'est pas totalement explorée : elle garde encore des secrets. Jusqu'au dernier instant de notre vie terrestre, notre oeuvre demande à être parachevée, et elle est d'autant plus belle qu'elle reste, malgré nous, symphonie inachevée...Il manque un petit ou grand prince pour Maryam, mais il lui préfère les roses et le renard....Il est vrai que pour apprivoiser Maryam, il faut du courage et de la patience, sentir la douceur qui s'est encactusée au point que la jeune femme a perdu la clef du cadenas de son coeur. Une méthode magique passe au travers des cactus et des cadenas : un amour inconditionnel devant qui il est autorisé de ne point être parfait. Alors Maryam se sent gambader sur une étendue d'herbe orange sous le bleu intense des cieux, et dans cette harmonie, elle accueille son prince, son hôte, son ami....

Le ciel rosit légèrement, les voyageurs s'étirent, surpris par le froid matinal. Qui croit encore à la chaleur dans le désert? Nul passager de la caravane : tous ajustent leurs étoffes. Une petite rasade de pétrole sur le brasero où gisent encore des morceaux de bois. Lumière Soit : Feu! Le secret du pétrole est interdit aux moins de dix huit ans.... Thé vert, pains de sucre, épices car la menthe est consommée. Boisson aphrodisiaque, borborisation? En vain, l'inquiet cherche un danger avant de craindre sa propre ombre, mais le désert , tendre femelle, recueille chacun en son sein, dans la paix qui seule existe, dans l'instant qui se dit présent ou cadeau et en tant que tel éternité. Tandis que la théière bout, une méditation s'empare des voyageurs libérés des sortilèges de leurs rêves. Est-il possible d'avoir peur? La vie n'est-elle pas ce que nous en faisons, notre art de transformer les épreuves en occasion de se dépasser et d'aimer plus encore. Qu'allons-nous faire si nous ne pouvons plus imputer à autrui nos malheurs? NOUS SERONS LIBRES! Quittons nos chaînes, nos complicités inconscientes avec nos souffrances. Avec votre aide, je marche vers cette liberté, non pour m'accuser de mes malheurs, mais pour ne plus en inventer des auteurs! " Maktub" : c'est écrit....mais il est aussi écrit que nous sommes libres de nos réactions face à l'épreuve. Le mythe de La Genèse explique comment Dieu a oint Caïn après le meurtre d'Abel, le meurtrier imaginant une catastrophe cosmique l'engloutissant et mille hommes non encore créés le réduisant à néant pour venger Abel. L'onction donné à Caïn le préserve des représailles, le couvre d'un manteau de pardon, de don. Abel étant décédé, nous descendons tous de Caïn, et l'onction reçue nous protège, alors cessons de nous faire mal....

Connaissez-vous un peu la vie des touaregs? Ils ne mangent que très rarement de la viande, parce que la viande est rare et chère. Apprenez que la viande prise en excès fait grossir si vous êtes normalement constitués! Me voici rassurée : mon corps a fait quelques semaines de régimes grossissant. C'est terminé! Je passe à 300 calories, me débrouille pour n'avoir rien de bon sous la main, bosse sans bouffer ( hormis des oeufs durs), ne bois que de l'eau , du café, des tisanes, ne me raconte plus que puisque c'est autorisé dans le régime Lambda, ce n'est pas dangereux. L'auteur du régime a oublié que j'étais intelligente, volontaire, passionnée. Il ne sait rien de Calcutta, de la famine dans le désert et au Sahel. A-t-il connu la soif? Je ne  le crois pas. Il part en vacances sur les côtes espagnoles : qu'il y soit bien!!! Je préfère Calcutta, Le Togo, Le Mali, Le Niger, L'Egypte. Je n'ai pas d'argent : les dieux sont favorables. Je dois vivre sans rien, ne consommant que ce qui m'empêche de tomber dans les pommes!!! Ah oui!!! Pomme, pomme, pomme : une pomme avec votre café du matin ne vous fera pas grossir (1/2 pomme si vous le préférez). Démerdez-vous au sens propre du terme avec un régime sans fibres! A Calcutta, je mangeais un mini bout de pain le matin, et buvais de l'eau chaude, le soir. Durant la journée, il m'arrivait d'acheter de l'eau noire dans la rue. Je devins un beau squelette, avec amibiases ( c'est pratique pour le flagyl qui sert de coupe faim : si vous avez du flagyl...), la tuberculose, le paludisme, les filaires...Et pourtant, j'étais bien. En dehors de mes heures de travail, je dévalisais la bibliothèque du centre culturel français, et je visitais à pied la rue de part en part, à travers les " slums" entrecoupés de grandes artères. Le mot " slum" n'a pas la force de bidonville mais ces deux-là sont cousins. Donc, la bouffe n'existe plus : je vais bosser intelligemment (mes projets professionnels), décaper la casbah, en un mot, VIVRE.

Histoire de rire un peu, j'embarquerai des  azimutés qui veulent faire des " goums " et paient pour jeûner dans le désert. Ils sont soumis au silence, ce qui permet de ne pas entendre la vocifération de leur estomac. Il me semble avoir lu qu'ils mangent un peu de riz, ce qui est fort mal pensé puisque le riz ne se cultive pas dans le désert ni à sa lisière.  Je les mettrai à la pâte de sorgho de couleur ocre ( une variété de mil que j'aimais beaucoup lorsque j'étais au Togo). Si j'en reste au régime Viktor Frankl, je leur donnerai une sorte de boullion de sorgho. Là, leur périple saharien sera méritoire. J'ajouterai quelques gri gris tirés des li brairies de L'Espace Bleu ( librairie New Age). Je ferai le gourou, vêtue de blanc, portant à la ceinture des chapelets de toutes les confessions, cachant dans mon sac à dos une boule de cristal. Je préfèrerais que les adeptes du goum ne se confessent pas à moi  : qu'ils gardent leurs turpitudes pour un curé! J'ignore ce que je fais actuellement à Paris qui ne cesse de se vider de ses habitants et qui ferment moult endroits agréables pour se détendre ou pour travailler : je songe aux bibliothèques. Il me faudrait un ordinateur portable. Je ne désirais rien d'autre quand j'eus celui-ci dont j'attends l'imprimante et les réparations, le vendeur étant, sans doute, dans l'économie dite informelle.