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L'ermite savant aux yeux de braise.

Le calame court sur le cahier. Maryam émet toutes ses hypothèses. Les premières écritures étaient des scènes stylisées, gravées dans la roche sur laquelle étaient pratiquées des incisions (inciser en sanskri est krtih....ce qui donne des verbes comme écrire en français, "kataba " en hébreu, et une verbe en "ktb" en arabe...). Pour nuancer les traits, la roche fut remplacée par l'argile, les stylets par des tiges de roseau. Naquît alors l'écriture cunéiforme summérienne. L'évolution des langues ( serait-ce un des sens de la tour de Babel) engendre de nouvelles écritures. Le protosémitique ( le sémitique archaïque) a donné le nord- protosémitique d'où sont issus, notamment l'arabe, l'hébreu, le syriaque, le phénicien, l'arméen....et sud- protosémitique en lequel s'origine l'éthiopien. Mots et sons sont mis en relation à l'époque du pictogramme, ce qui permet de noter le son dans une protoécriture évoluant selon ce qui précède. L'arabe est une écriture consonnantique : le scribe ne note que les consonnes, le son étant censé être connu. L'hébreu est une langue consonnantique comme l'arabe. Les massoérites ont vocalisé les textes de La Bible, par des points, des tirets...placés sous la consonne. Ces langues se lisent de droite à gauche. La jeune nomade isolée dans son désert a une soif de connaissances que seules des études poussées pourront assouvir. Là Haut, sur la montagne de L'Assekrem vit un savant. Maryam comprend qu'elle devra d'abord étudier chez lui. Arrachant, des pages de son cahier, elle indique à Aziza et à John s'il passe, où elle est allée. Quatre jours et quatres nuits de marche, les nuits étant trop fraîches pour cesser de marcher. Epuisée, elle se rend chez l'ermite dont les yeux brûlent d'un feu intérieur. Elle lui montre ses cahiers, et il lui présente ses travaux sur le tamacheq. Bien entendu, il a offert un repas et plusieurs thés à Maryam qui s'avère aussi passionnée par le tamacheq, sa propre langue qu'elle n'a jamais vue écrite. A l'école, l'arabe est obligatoire. L'ermite connaît tous les contes touarègues ainsi que leurs chants. Eclat de rire cristallin : Maryam chante la voix haute.

 

Une vie entière ne suffit pas pour tout explorer.

Sur la petite tombe, Maryam a sculpté un bas relief, évoquant une douce étreinte. Elle ne peut sculpter l'embryon : cacher la douleur, n'en parler à personne, reprendre ses travaux. Dotée de plusieurs cahiers, elle en dessine un avec une méthode de lecture afin de l'offrir à Aziza. Les herbes et minéraux donnent de douces couleurs, des couleurs chaudes pour apporter un peu de joie dans le monde, car il est inutile de savoir lire si l'on n'embellit pas le monde. Soudain, Maryam songe qu'elle pourrait enseigner ce qu'elle sait aux femmes de tous âges du désert. Elle n'avait jamais imaginé qu'elle puisse être utile. Des brassées d'amour sortent de son coeur. " Pourquoi ai-je pensé que John ne m'avait pas prise au sérieux? Simplement parce qu'il devait aller en ville? Il m'aime mais j'ai très peur de l'amour : un coeur qui s'ouvre souffre" " Quel est le sens de la vie? Je crois que c'est aimer sans condition, mais qui va me l'apprendre?" Elle devine que la vie est ce long apprentissage.... Maryam se pose, à nouveau, une question indispensable pour les lacs salés : quel produit capte le sel pour que l'eau devienne buvable? Le maître d'école le sait peut-être, mais il est trop dangereux de retourner au campement. Tous croient qu'elle est morte : il y a si longtemps qu'elle a disparu. Son calame court sur les feuilles du cahier avec ses questions, ses hypothèses, ce qu'elle désire apprendre ainsi que ce qu'elle enseignera plus tard. Où sont les savants dont elle a entendu parler? Où sont leurs livres? Elle fixe une écriture avec intensité, et la recopie, car elle vient d'en découvrir le sens : un savant est passé par là. Elle reproduit tout avec un effort de concentration puissant. La pierre est gorgée de soleil et sa teinte s'approche du blanc. Des maux de tête gênent la jeune femme qui recopie, nénamoins, la totalité du texte. Alors, elle referme son cahier, s'assied par terre, quasiment aveugle.

 

Dans les drames, nous sommes toujours seuls...

Couchée en chien de fusil à l'orée de la grotte, Maryam vomit et se tord de douleurs. Elle est seule, comme d'habitude. La traversée de l'existence se fait dans une solitude abyssale. D'aucuns parviennent à sentir La Présence du Tout Miséricordieux. Maryam essaie quelques prières, mais vomit en spasmes de la bile, car elle n'a rien mangé. Son ventre semble se déchirer de l'intérieur. Ils sont partis... Aziza reviendra peut-être, mais John? Il n'est pas habitué à vivre dans la rocaille du désert. Il dit qu'il a trop chaud. Maryam claque des dents. " Suis-je sa femme ou une parmi d'autres?". Douleur cardiaque intense : plutôt mourir que de vivre sans amour. " Il s'est moqué de moi. C'était facile : je ne sais pas dire "non". Il a volé mon corps". "J'ai péché. Le Tout Miséricordieux ne me fera pas signe....Pourtant s'Il est Miséricorde, Il m'aime comme je suis".  Les spasmes s'accentuent. La femme-enfant les accompagne de sons pour moins les sentir. Quel isolement : sans l'écriture, je ne pourrais pas vivre. Un jour, une enfant lira ce que j'ai gravé sur la montagne.... Le son se fait cri mais nul n'entend alentour. Le soleil brûle le sable mais Maryam gèle d'un froid intérieur. " Pourquoi suis-je seule?" " Maktub"! Un évènement important se prépare et dans les drames, la solitude est notre seule compagne. Les spasmes se font convulsions....Quelque chose de chaud glisse entre les jambes de Maryam : au milieu de tout ce sang, quelque chose ou quelqu'un... L'enfant se lève péniblement, creuse le sable, dépose ce qu'elle croit être son enfant, pose une pierre sur le trou du sable orienté vers L'Orient, et grave : " Saandi, fils de John et de Maryam", puis s'évanouit....

 

Lecteur, un espion m'indique combien j'ai eu de lecteurs dans la journée. Où sont tes commentaires?

Encore une fois, je précise qu'il ne s'agit que d'esquisses qui seront retravaillées. Ce blog est né quand je sus que celui d'overblog était censuré. Je ne pouvais plus écrire un mot sur mon autre blog. Mon coeur est enlarmé, ce matin. Aziza a rejoint le paradis. J'ai pris quelques années et John aussi. Quel est ce goût de chagrin qui charge ma langue? Non, Proust, une madeleine ne me consolerait pas hormis ma grand-mère maternelle qui s'appelait " Madeleine". Ne vous inquiétez pas : le courrier circule dans le désert, et St Exupéry le transporta au péril de sa vie. Grand-Mère, j'ai gardé toutes vos lettres et je les relis avec émoi.       "Ma chère Grand-Mère,                                                                                                                                                             Vous me paraissiez très, très vieille, car j'étais enfant, et que ne sachant comment vous consoler du décès d'une personne de soixante ans, je vous ai dit du haut de mes quatre ans : "il fallait bien qu'elle meurt, un jour". Je vous promets que j'avais beaucoup réfléchi pour trouver cette réplique de génie! Vous aviez tout prévu pour que vos petits-enfants s'amusent, et notamment une petite cabane équipée de toutes sortes d'ustensiles, une vraie petite maison. Grand-mère, voulez-vous voir ma grotte sous la montagne aux écritures? J'ai emprunté un beau dromadaire pour que le trajet ne vous fatigue pas. Il y avait des montagnes et des rochers là où vous êtes née là où Saint Benoit Labre demanda l'hospitalité, vêtu de sa tunique de clochard, là où il fut si bien reçu qu'il prédisit un bel avenir à votre famille....Grand-Mère, je n'ai pas le sens des affaires et je m'intéresse à l'inutile mais je suis sûre que vous aimerez ma grotte. Je vous fais faire la visite : " Regardez les gravures rupestres, et les signes d'une écriture naissante. Je les recopie avec mon calame sur ce cahier. Un jour, je saurai tout de la vie des habitants. Venez, Grand-Mère : il y a un sentier facile pour monter sur le sommet. Je vous prends le bras. Le matin, la montagne est violette puis le soleil la colore en ocre, passant pas un dégradés de roses rougissant. Là, une plaque grise mais elle est rose si vous la fixez car j'ai vérifié, ce gris a un complémentaire rose. D'autres gris ont des complémentaires de toutes les couleurs. Je ne suis pas seule dans ma grotte : John mon mari est là, mais je ne peux pas vous le présenter parce qu'il est parti au marché. Aziza cherche des herbes médicinales : elle m'a sauvée quand j'étais enfant, comme vous le fîtes alors que j'avais un an. Vous reviendrez, Grand-Mère?"

 

Explorer pour réenchanter le monde...

Maryam s'approche d'Aziza, entre bouleversement et rire : " Crois-tu que nous allons te laisser seule, ya Omi". "Tu m'apprendras tous les secrets des plantes médicinales. Je t'apprendrai à lire et à écrire : alors tu commenceras à lire les écritures de la montagne. Maryam se souvient de ce qu'elle a entendu sur Ibn Sina, sur son art de découvrir l'émoi ou la douleur en  prenant les pulsations de son malade. Le rythme était irrégulier en cas d'émotion forte, ou de douleurs intense, en apparence indicible. Elle savait qu'il découvrait tous les diagnostics, avec une série de systèmes simples, rédigeant de nombreuses pages au calame. " Je vais essayer de mieux connaître les travaux d'Ibn Sina, et je compléterai les connaissances transmises par Aziza. Soudain, Maryam fixe un point dans la roche ocre, un espace peut-être où se trouvent images et signes graphiques. Elle dessine tout et ne peut cacher son émotion,commentant : " Ce sont des conseils médicaux"! Elle montre son cahier à John désorienté. " Ne veux-tu pas travailler avec moi?" " Je ne sais pas si je suis capable : tu comprends toutes les écritures!" " Non, pas toutes! J'explore : c'est l'un des sens de ma vie, l'autre étant de la réenchanter". John désorienté  sort une cigarette à forme étrange. Il semble s'adoucir en fumant, puis passe la cigarette à Maryam qui, rapidement, voit la vie en rose sans pour autant tanguer. Femme-enfant, elle songe que cette cigarette étrange peut apaiser le chagrin d'Aziza, et le lui propose " haram" ( c'est interdit, c'est un péché). " Aujourd'hui tout est permis en raison de mon mariage avec John". Regardant sérieusement son mari affairé, Maryam le voit mélanger du tabac et un autre produit, sans doute celui qui permet de percevoir la vie en rose. Elle apporte son joint à Aziza sur qui la substance est très efficace : Aziza chante et rit en évoquant les "fantasia"...

 

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