mehareesdemaryam
Maryam est tordue en deux de douleurs au bord du lac salé : son coeur va lâcher...
Maryam a pris des herbes qu'Aziza range prudemment et des produits qu'elle utilise pour soigner. Son coeur est broyé en tous sens : il y avait de la quinine dans le mélange.... Maryam ne peut pas bouger pour demander de l'aide, pour essayer de rentrer vers la montagne aux écritures. Terrorisée, elle éprouve à quel point elle est totalement seule. Ses vêtements sont trempés de sang. Maryam sait qu'elle ne voulait pas se tuer mais mourir au désespoir, tuer le désespoir. Elle rêve d'un souffle d'amour, de la présence d'un dromadaire, mais il y a personne comme d'habitude. " Maudit soit le jour où je t'ai engendrée"! " Et merde, il faut savoir ce que l'on fait lorsque l'on donne la vie". Pour la première fois, Maryam se révolte contre cet interdit de vivre. " C'est idiot" dit-elle à haute voix avec la conviction de ses premières oppositions lorsqu'elle avait deux ans! Maudite insécurité qui la poursuit. Il faut qu'elle se lève pour essayer de rentrer chez Aziza.Une force implacable la maintient sur le sol. Maryam accepte en se disant qu'elle ira mieux quand les herbes ne feront plus d'effet. Plusieurs nuits, plusieurs jours : Aziza pleure et prie. Partout, elle cherche. Elle interroge les bergers : personne n'a vu Maryam. Les bédouins écoutent Aziza : " Connaisssait-elle tous les lacs salés?" et surprise, Aziza répond "il y en a plusieurs " " Aywa, ya sett. Nemshi" (Oui,Madame. Allons-y). Maryam a réussi à se relever et marche malgré l'épuisement pour Aziza qu'elle a oubliée dans son désespoir. Elle se demande pourquoi elle oublie ses amis lorsqu'elle est dans sa détresse, pourquoi elle les blesse en se blessant...Un berger l'aperçoit et part au galop vers elle. Maryam tente de fuir pour ne pas être attaquée : " Ton amie Aziza est avec nous. Vois-tu le groupe, là-bas sur le sable rouge?". Maryam a peur. Le berger lui tend une bague d'Aziza. " Tu lui as volé sa bague?" " Non, elle me l'a donnée pour que tu aies confiance en moi". Il pourrait agir avec force mais attend patiemment la confiance de Maryam. " Monte sur le cheval. Tu es très fatiguée. Je vais le guider". Maryam a toujours peur mais se dit que ce n'est pas plus dangereux que de mourir auprès du lac salé. Son coeur la broie en deux : elle se couche sur l'encolure du cheval. Le berger la tient pour qu'elle ne tombe pas. Elle n'est pas totalement consciente. Son sang coule encore traçant leur chemin, sans qu'elle le sache. Ils arrivent à la hauteur d'Aziza et des autres bergers. Aziza hurle :" mut" (morte).
- Commentaires textes : Écrire
Un matin, Maryam a disparu avant l'aube sans réveiller Aziza....
Les démons du désespoir se sont, à nouveau, emparés de Maryam. Elle a pris le couteau d'Aziza pour se rendre dans un autre lac salé entouré d'arbres. " Je ne suis pas capable de désaler l'eau. Je n'arriverai pas à faire venir mon ami savant qui ne connaît peut-être pas la montagne aux écritures, et qui ne m'a vue qu'au campement lorsque j'étais enfant. Le marc de café dit n'importe quoi. Je ne dois pas retourner au campement : je serai lapidée. Je ne peux pas continuer à vivre ainsi : je n'arrive pas à gagner de l'argent . Il faut que je me tue ". Maryam a mal dormi et son sommeil fut peuplé de cauchermars. Elle se sent ridicule. Elle court vers le deuxième lac salé, plus profond que celui où elle a emmené l'âne pour revenir avec de l'eau. La nuit est claire : les étoiles indiquent la route au sein des dunes lymphatiques comme une odalisque se préparant au hamam. Cette enfant sait-elle ce qu'est une odalisque? Elle l'imagine à travers sa propre expérience où elle devint femmes en étant violée par trois hommes, où son coeur resta ouvert à son ami blanc dont elle était prête à être l'esclave puisqu'il et savant et plus âgée qu'elle. Son visage inondé de larmes, Maryam court vers le deuxième lac salé qu'elle atteind au lever du soleil. Elle a caché dans son étoffe une herbe qui tue sans savoir si la dose est suffisante. Elle la mange lentement pour que le poison entre doucement en elle. Elle passe le couteau le long de son cou, s'ouvre une veine et loupe l'artère, mais ignore la différence. Maryam entre dans ce lac salé plus profond, et ô joie, n'a plus pied. Elle se laisse couler pour disparaître à tout jamais. Etrangement, elle nage : elle ne savait pas qu'il était possible de nager. Elle n'arrive pas à se noyer, s'endort sous l'effet de l'herbe, rougit l'eau de son sang. Le savant blanc lui avait parlé d'une mer rouge : beaucoup de désespérés avaient dû s'y rendre. Son âme récite des mélopées au Tout Miséricordieux qui pardonne tout, paraît-il. Est-il possible qu'Il l'aime, elle, indigne d'être aimée? Son cerveau s'embrume : " Aziza m'aime ou fait semblant?" " Et moi je l'aime ou..." " Je crois que je l'aime" "Le savant blanc m'aime-t-il?" "Je l'aime et je veux lui donner ma vie. Si je meurs, je ne pourrai pas lui donner ma vie. Je lui donnerai ma vie même s'il ne m'aime pas. Je serai son esclave et mon corps sera à lui". Maryam sait qu'elle ne donnera pas sa tête! Elle se retrouve au bord du lac sur le sable ocre, s'allonge faisant rougir le sable, puis s'évanouit ou s'endort, son visage vert semblant s'harmoniser au sable, sa dernière demeure, ses étoffes sont noires de désespoir. Le couteau est là pour l'orant qui la sacrifiera....mais elle est comme morte. Son corps avait été tuée par les trois hommes, son corps déjà si blessé au campement, et son coeur est mort quand elle était nouvelle-née et non désirée, puisque femme. Maryam délire et ne peut plus bouger: son sang coule à flots. Elle prie Le Tout Miséricordieux d'envoyer quelqu'un pour la sauver, et est envahie d'une indicible sérénité....
"Comment désaler l'eau?" s'interroge Maryam rêvant, à nouveau, d'une visite du savant blanc
Aziza prend Maryam dans ses bras, et Maryam lui montre l'eau du lac salé. Mission accomplie!
L'amour qu'éprouve Maryam pour Aziza lui donne des ailes : elle ne sent pas la fatigue. "Ya Aziza?"
Le coeur de Maryam bat à toute vitesse sans pudeur : elle est si heureuse d'exister pour quelqu'un, si heureuse d'exister pour Aziza dont elle devine l'inquiétude. Maryam perd sa timidité : elle n'osait pas avouer ce qu'elle comprenait dans les signes de la montagne aux écritures. Maryam se sentait ridicule, mais devant Aziza le ridicule n'existe pas. Maryam sent l'amour envahir tout son être, et songeant au savant blanc, le désire fortement. Elle a totalement confiance en lui : il l'aime et elle le sait. Quand il viendra, et il viendra pour déchiffrer les écritures, elle se donnera à lui. Elle ne sera pas prise ni prenable parce qu'elle se donnera. Elle exulte de joie : son coeur et son corps ont retrouvé une virginité car ceux qui l'ont pris de force n'ont pas reçu son amour. L'amour se donne : tenter de le prendre est le manquer. Se peut-il que Maryam puisse revivre, oublier les épreuves de la vie? Oui, il lui suffit d'un changement d'attitude, d'un autre équilibre, d'une danse lui offrant autant d'espace que nécessaire. "J'ai le droit de prendre ma place?" Maryam médite en marchant très vite vers la montagne aux écritures. Soudain, elle sent la faim, ne refuse pas cette sensation : "J'ai le droit de manger puisque j'ai le droit de vivre". Aziza sera heureuse qu'elle accepte son repas. " Ya Aziza?" L'atmosphère est opaque et Maryam ne sait pas si elle est sur le bon chemin. "Aïe" ! " Quel est ce caillou?" " Il ne vient pas de la montagne aux écritures ". Un grand vent plaque Maryam au sol : elle découvre une montagne inconnue qu'elle a aperçu lors d'un jour de plein soleil où elle escaladait la montagne aux écritures. Il faut repartir vers la gauche. Maryam court avec l'âne, répétant " Ya Aziza, shuf el maya" ( il reste encore de l'eau dans les guerbas). Aziza entend et part à sa rencontre....
Lire les commentaires textes
._ZZZ
______ZZ___ZZ
______Z_____ZZ
_____Z__ZZZ_ _ZZ__________________ZZZZZZZ Z je passe te souhaitée
____ZZ_Z___Z__Z________________ZZ______ _ _Z
____ZZ_Z___ZZ_Z______________ZZZ_ZZZZZ__ _Z
____ZZ_Z____Z_Z______________ZZ_Z_____Z_ _Z
____ZZ_Z____Z_Z_____________ZZ_Z_____Z__ Z
_____Z_Z____Z_Z_____________Z_Z___ZZ__ZZ Z une belle journée
_____Z_Z____Z_Z____________Z__Z__Z__ZZZ
_____Z_Z____Z_Z____________Z__Z_Z_ZZZ
______Z_Z__ _Z_Z____________Z_Z__Z_ZZ
______Z_Z___Z_Z________ ____Z_Z_Z_Z
______Z__Z__Z_Z____________Z_Z_Z_Z j'espère qu' elle sera aussi formidable
______ZZ_Z__Z_Z____________Z_Z_Z_Z
_______Z_Z__Z_Z____________Z_Z_ZZZ
________Z_Z_ Z_Z____________ZZ__ZZ
________Z_Z_Z_ZZZZZZZZZZZZZ ZZZZZ que celle que tu viens de passée
________ZZ_ZZ_Z_______________ZZZ
_______ __Z_____________________ZZ
_______ZZZ____________ ___________ZZZ
______ZZ____EE______ZZ______EE____ _ZZ
_____ZZ_____EE_____Z__ZZ____EE______ZZ prend soin de toi et a bientôt
_____Z_____________Z__ZZ_____________Z_Z ZZ
_ZZZZZZZ____________ZZ_____________ZZZZ
_____ Z______________ZZ_______________ZZZ ZZ
___ZZZZZ__________ZZ__ZZ____________ZZ
______ _ZZZ_______________________ZZZZZZZ des tonnes de gros bisous
_____ZZ____ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ pour toi .
Je suis toujours émue à te lire. Je t'embrasse tendrement.
Isa
J'ai connu le désespoir et des gestes comme ceux que je décris, émergeant du coma en orante...
Lecteur, je t'indique ces précisions car je me livre à toi et serais heureuse de te lire.
Mon amie Aziza est décédée, il y a deux ans.
L'homme blanc vu dans le marc de café est devenu mon conjoint.
Pour les connaisseurs du désert, je mêle désert algérien et désert égyptien (notamment pour les lacs salés).
Maryam et moi sommes un au-delà de ce que comprend le lecteur.