mehareesdemaryam
Illusion de liberté : Maryam gît dans son sang au bord du lac salé. Elle croit s'être tuée...
Maryam avait depuis si longtemps envie de détruire son corps qu'elle ne sait si elle n'y a pas réussi avec le baton du bosquet du lac salé. Maryam délire, grelotte, est secouée par une fièvre oscillante, la brûlant et la gelant. Elle voit dans son mauvais cauchemar ses premiers essais d'écriture sur le sable. Elle voudrait laisser une trace avant de quitter ce monde, mais la fièvre la secoue en tous sens, en spasmes saccadés. Elle rêverait du passage d'un ami, d'un être ne lui demandant rien et l'aimant telle qu'elle est, sans avoir besoin de la soumettre à la question. Les délires de jeunesse permettent de croire en ces mirages. Elle n'est pas morte mais ne voit pas d'autre issue à sa détresse que de mourir enfin. Les derniers restes de son coeur d'enfant lui rendent l'espoir : " qui viendra l'apprivoiser?" " Personne. Elle ne le mérite pas". " Indigne d'amour et d'estime, indigne de vivre. Qui est cette vieille femme aux allures de sorcière qui s'approche de Maryame. La femme prend Maryame dans ses bras et va la mettre à l'abri sous sa tente. Elle interroge en disant sans dire à Maryame qu'elle sait qu'elle a utilisé les batons des bosquets. " N'aie pas peur. Je vais te soigner". Maryame délire. Aziza fait chauffer un ensemble d'herbes, les unes pour nettoyer les plaies, les autres pour adoucir les douleurs morales et physiques. " Pourquoi es-tu si douce avec moi, ya Omi?" interroge Maryame, double d'une petite fille demandant à sa grand-mère : " Pourquoi me donnez-vous de l'eau de cologne"...Pourquoi?....Pourquoi?....Pourquoi êtes vous gentille alors que les autres me frappent?...
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Flagellée par le sable rouge, barbouillée de sang, Maryam confie à détresse aux génies du désert..
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Maryam a fui le campement où elle n'avait pas le droit d'être : doit-elle se tuer dans le lac salé?
Maryam a franchi l'interdit, fuyant loin de tous, n'ayant plus confiance que dans le désert si doux, si chaud sous les derniers rayons du soleil. Femme enfant, elle frappa un homme puis....Les souvenirs se brouillent. Il faut oublier, ne plus revoir ce qui s'est passé, ne plus sentir ce corps, le tuer peut-être ou cacher ce qui pourrait la rendre mère. Autour du lac salé poussent quelques bosquets. Maryam coupe un baton, tremble, l'enfonce dans ses entrailles, le tourne et retourne, en gémissant, puis en priant : " ya Rab". Quelle solitude : elle ne doit pas parler des trois hommes. Elle voudrait mourir plutôt que de tenter d'ôter toute trace. Elle fait ce qu'elle entendit , un soir, dans une conversation entre deux femmes. Elle s'ensanglante avec ce baton. Il lui manque les herbes dont parlaient les femmes. Pourvu que cela suffise.... Maryam s'effondre, à nouveau, au bord du lac salé, tandis que le sang coule à flots. Elle ne sait plus si elle est mère ou enfant, si elle se tue, ou renonce à l'enfant pour ne pas être rejetée. Son esprit délire et elle rêve d'un homme pour recommencer, oui recommencer parce que c'était bon. Elle hurle ou croit hurler : c'est interdit. Son corps demande, à nouveau, corps de femelle en chaleur. Sa tête refuse et est projetée sur le sol en pénitence. Maryam se met en position foetale, délirant, puis vomit de la bile. Où est l'amour? Où est le droit d'exister? Pourquoi le désert ne répond-il pas? " Fais fondre les cadenas de ton coeur, Maryam".
Maryam a chancelé dans le lac salé : elle ne sait plus si elle a le droit de vivre.Elle gît inanimée
Le lac salé est cette tâche bleue dans l'ocre et le doré, ce mystère d'une autre ère. Maryam en espérait du réconfort. Son coeur est secoué par trop d'émois. " Maudit soit le jour où je t'ai engendrée ". Pourquoi cela fait-il mal? Coupable par naissance, coupable par essence. Depuis que les trois hommes l'ont rendue femme, Maryam ignore si elle porte la vie en elle mais accepte sa présence, voulant apporter toute sa tendresse comme pour réparer ce qu'elle ne put recevoir. De loin, le lac paraît profond, mais il ne l'est pas. A peine dix centimètres de profondeur : Maryam est tombée, le visage restant à l'air. Elle respire sans le savoir. Elle aurait aimé dessiner et colorier ce lac salé pour ceux qui croient qu'il n'existe pas. Il est étrange que si peu de gens connaissent le désert, et en aient peur. Maryam s'y sent en totale sécurité : nul ne peut la blesser, sauf si elle frappe un homme...Le vide et le silence sont Plénitude en Laquelle Maryame se réfugie. Le Tout Miséricordieux est intensément Présent. Maryam reprend conscience. Que s'est-il passé? Ah oui, elle demandait pardon d'être née, pardon d'être encore en vie. Un cadenas de son coeur a sauté murmurant une réponse trop forte, et elle est tombée. Maryam ne sait plus quel fut le chant de ce murmure. Elle en garde une sécurité qu'elle ne sait définir. Maryam pense et le fait trop souvent, se tordant dans le désespoir. N'est-ce pas Le Tout Miséricordieux qui sait si l'on a le droit de vivre ou non? Il autorise Maryam à vivre mais elle entend encore : " maudit soit le jour où je t'ai engendrée"! Ses boyaux se tordent : Maryam pense qu'elle est peut-être mère, donc coupable, une fois encore. Elle n'a pas faim, mais soif, soif d'eau mais le lac salé ne désaltère pas, soif d'amour, mais où le trouver? Maryam s'autorise à rêver auprès du lac salé. Elle se souvient d'Aziza si tendre envers elle : elle se nourrit de ses miettes d'amour, puis elle songe qu'elle comprendra l'amour en le donnant à son enfant. Radieuse, elle se relève : la vie a un sens.
Maryam part se confier au désert qui comprendra sa faute d'exister...
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tu es bouleversante mon amie, et je comprend mieux la souffrance que tu as fais enduré à ton corps, tantot l'afamant, tantot le gavant. ton corps et ton esprit si opposés, tu n'es qu'une, tu à le droit de l'aimer ce corps, de le bichonner,
à +
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