mehareesdemaryam
Les bergers arrivent à l'orée du campement et confie Maryam à la femme de l'un d'entre eux.
"Ils sont partis". Le sable rouge crépite encore. "Q'ont-ils fait?" " Se taire, ne rien dire"
Tenter de respirer, tenir quoiqu'il arrive. Le sable rouge crépite. Pas d'abri...
Maryam s'est enfui du campement si sombre où les tentes s'effondraient sous les refus de l'amour. Elle est contre des ruines d'une maison qui ressemble à son corps délabré. A-t-elle un corps? Elle ne sait pas. Il paraît que c'est interdit. Elle n'a pas compris ce que disaient les adultes au campement : " il est interdit d'aimer avec son corps sous peine de mort", " quand on est intelligent, on pense à autre chose". Elle ne sait pas si c'est la cause de la folie de ses frères et soeurs. Elle est partie malgré l'interdit depuis qu'elle a onze ans et qu'elle est une petite femme : les autres le disent. Elle ne sent rien. Recroquevillée, elle tente de respirer, ne sent ni la faim ni la soif. Les scorpions dansent autour d'elle. Maryam les observe puisque l'horizon rose opaque ne lui laisse nul autre paysage. " Tenir quoiqu'il arrive ". Elle a découvert les cadenas de son coeur et sous le premier cadenas, une multitude de cadenas sont installés : " accueillir"? " Cela ne suffira pas". Il n'y a personne alentour. Nul ne s'aventure dans les tempêtes de sable. Mais pourquoi? Pourquoi?...Oh, ils sont trois, jettent Maryam à terre. Un objet dur pénètre les entrailles de Maryam qui crie de douleur et de plaisir, avec honte. Une main se plaque sur sa bouche. Quel est cet objet si dur? Maryam ne voit rien. Une autre main s'est mise sur ses yeux. Elle étouffe. Combien d'objets sont entrés? Elle ne sait pas. Sa tête a disparu : catatonie. Son coeur est mort. Un réflexe la pousse à chanter une mélopée au Tout Miséricordieux, pour qu'Il la maintienne en vie. Les trois hommes s'enfuient. Maryam met une étoffe sur ses cuisses en sang. Elle a honte, se roule en boule, se cache à tout jamais. Elle s'aperçoit qu'un nouveau gros cadenas est sur son coeur....
La sable rouge crépite sur mon visage : attendre, ne pas bouger, tenter de respirer
Lire les commentaires textes
tu es une diva de l'histoire
et pourtant dire , parler, écrire calment les souffrances enfouies, n'est ce pas?