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Les bergers arrivent à l'orée du campement et confie Maryam à la femme de l'un d'entre eux.

La femme regarde Maryam, inconsciente, portant des vêtements déchirés. Elle ne pose pas de question, allonge Maryam sur une natte après l'avoir vêtue de ses propres vêtements. Elle l'hydrate doucement, versant de l'eau sur les lèvres de Maryam, tentant d'humecter sa bouche. Maryam crie, et voit qu'elle est dans une tente du campement. Elle voudrait s'enfuir mais ne peut plus bouger. La femme tente de la calmer mais Maryam s'est recroquevillée, prostrée. La femme appelle le berger qui s'agenouille aux côtés de Maryam lui parlant de la tempête de sable, et du fait qu'il l'a recueillie. " Où veux-tu aller?" " Loin, très loin". " Sais-tu où tu es ," " Non... Est-ce le campement?" "Non, c'est près du campement". Maryam dit d'une voix ferme : " je veux fuir le campement ". Elle tente de se lever et de partir. Son corps ne suit pas. Maryam s'aperçoit qu'elle est vêtue de beaux habits et regarde la femme du berger sans comprendre. Le berger commente : " tes vêtements se sont déchirés dans la tempête ". " Pas dans la tempête " répond Maryam, puis secouée de spasmes, elle tente de balbutier. Les spasmes sont de plus en plus violents et s'achèvent en cri convulsif libérateur. Maryam sent une liberté intérieure intense : le corps a répondu. Elle peut se taire. Elle ne veut pas dire la sensation de plaisir lors de l'attaque des trois hommes, ni où ce plaisir fut à son paroxysme. Ces gens ne savent pas. Ne rien dire, serrer les dents, ne jamais parler de sa souffrance, oublier son corps. D'un bond, Maryam fuit, à nouveau, dans le désert....

 

"Ils sont partis". Le sable rouge crépite encore. "Q'ont-ils fait?" " Se taire, ne rien dire"

Maryam est en choc. Ce fut si rapide. Elle devine, ne sait pas bien, sait qu'il ne faut pas en parler. La femme lui avait dit que les hommes étaient dangereux. Pourquoi? Jamais l'homme ne l'avait attaquée! Maryam ne comprenait pas son corps et tremblait de honte, pensant qu'elle devait mourir. Elle avait souffert mais elle avait éprouvé une sensation extraordinaire : c'était bon. Elle n'osait pas se dire à elle-même qu'elle désirait recommencer. Les trois hommes ne lui avaient pas fait mal...Ils avaient déchiré ses vêtements, hésité...Maryam avait tenter de se relever, en frappant l'un des trois hommes. Tout alla très vite après et elle entendit " bien fait pour toi ". L'a-t-elle pensé parce qu'elle a frappé un des trois hommes? L'ont-ils dit? Une femme ne doit pas frapper un homme. Maryam le sait. "Vont-ils revenir?" "Ne pas résister, ne rien dire ". " Non, il faut fuir!". La tempête fait rage. Le sable rouge entre dans les poumons de Maryam qui s'allonge contre un mur de ruine. Elle réajuste ses débris de vêtements : cacher, ne rien dire. Ses lèvres se craquèlent. "Où est le puits?" "Mirage! Pas de puits! Des ruines qui lui ressemblent." Son corps est détruit, déchiré, déchiqueté. Maryam ne sent plus son corps : cela, elle adore le faire. Enfin libre! Besoin de rien ni de personne. Elle se roule dans le sable : c'est doux, à l'abri des ruines. Quatre jours, quatre nuits : la tempête n'a pas faibli. Elle ne retournera pas dans les tentes, pas dans celles-ci. Où aller? Nullepart! Elle tente de vomir: se mêlent sable et bile. Maryam se lève d'un coup. Il faut avancer, chercher quelqu'un : on l'aidera. Elle avance, courbée en deux, s'éloignant des tentes, se guidant au son d'un troupeau. Maryam se trouve en face de deux bergers. Elle ne parle pas. Ils lui donnent à boire. Ils partent vers le campement mais elle ne le sait pas. Ils portent Maryam, inconsciente.

 

Tenter de respirer, tenir quoiqu'il arrive. Le sable rouge crépite. Pas d'abri...

Maryam s'est enfui du campement si sombre où les tentes s'effondraient sous les refus de l'amour. Elle est contre des ruines d'une maison qui ressemble à son corps délabré. A-t-elle un corps? Elle ne sait pas. Il paraît que c'est interdit. Elle n'a pas compris ce que disaient les adultes au campement : " il est interdit d'aimer avec son corps sous peine de mort", " quand on est intelligent, on pense à autre chose". Elle ne sait pas si c'est la cause de la folie de ses frères et soeurs. Elle est partie malgré l'interdit depuis qu'elle a onze ans et qu'elle est une petite femme : les autres le disent. Elle ne sent rien. Recroquevillée, elle tente de respirer, ne sent ni la faim ni la soif. Les scorpions dansent autour d'elle. Maryam les observe puisque l'horizon rose opaque ne lui laisse nul autre paysage. " Tenir quoiqu'il arrive ". Elle a découvert les cadenas de son coeur et sous le premier cadenas, une multitude de cadenas sont installés : " accueillir"? " Cela ne suffira pas". Il n'y a personne alentour. Nul ne s'aventure dans les tempêtes de sable. Mais pourquoi?  Pourquoi?...Oh, ils sont trois, jettent Maryam à terre. Un objet dur pénètre les entrailles de Maryam qui crie de douleur et de plaisir, avec honte. Une main se plaque sur sa bouche. Quel est cet objet si dur? Maryam ne voit rien. Une autre main s'est mise sur ses yeux. Elle étouffe. Combien d'objets sont entrés? Elle ne sait pas. Sa tête a disparu : catatonie. Son coeur est mort. Un réflexe la pousse à chanter une mélopée au Tout Miséricordieux, pour qu'Il la maintienne en vie. Les trois hommes s'enfuient. Maryam met une étoffe sur ses cuisses en sang. Elle a honte, se roule en boule, se cache à tout jamais. Elle s'aperçoit qu'un nouveau gros cadenas est sur son coeur....

 

La sable rouge crépite sur mon visage : attendre, ne pas bouger, tenter de respirer

Combien de jours, combien de nuits? Maryam ne sait plus. Elle tente de respirer à travers une étoffe qui lui sert de chèche. Elle a perdu tout sens de l'orientation, et se trouve entre les murs écroulés d'une petite habitation. Maryam s'est enfui, loin de tous, loin des soucis et des contraintes. Elle veut vivre à fond et ne plus être entravée par des us désuets et des " qu'en dira-t-on?". Nul ne peut juger les actes de Maryam, et surtout pas elle-même. Elle cherche  la dune où poser son épaule gauche endolorie, le matelas de sable guérissant son dos qui porta trop de fardeaux. Elle a quitté sa tribu parce qu'elle ne pouvait vivre sans la quitter, non que la tribu soit dangereuse ou nocive, mais la tribu compte sur Maryam pour résoudre ses problèmes. Elle ne peut y parvenir et s'enfuit pour se refaire une santé. Perdue dans une tempête de sable, elle cherche l'amour trop souvent présenté sous des paravents d'interdits. "Aime et fais ce que voudras " ST Augustin. Où ce vénérable père de l'église a-t-il traité de l'amour offert à soi-même? Maryam ignore le chemin de son coeur, et son désarroi est plus grand que le vicissitudes d'une tempête de sable. En théorie, Dieu l'aime d'un amour inconditionel. Maryam ne sait pas recevoir : elle a mis un cadenas sur son coeur et en a perdu la clef...Puisque la tempête l'immobilise, elle tente de faire sauter le verrou du cadenas, se bat contre cette porte blindée, puis dans le délire de la soif non étanchée, s'entend dire : " il ne faut pas se battre mais accueillir". Ah? "Le verrou fondra sous le désir de recevoir. Il fait si chaud d'ailleurs ". Maryam tente d'amplifier sa respiration, de prendre sa juste place, d'être dans une assurance ajustée. Un fluide de libération la traverse. Elle passe du non être à l'être. Naissance.

 

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