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" Un homme blanc chez les hommes bleus " : suivons-le.
Comment oublier ma joie en écoutant Guy Duhard à L'UNESCO ? Veuf à cinquante huit ans, il est parti pour tenter de fabriquer du fromage à partir du lait de chamelle chez les touaregs du Mali qu'il dut quitter pour des raisons politiques, continuant sa route au Niger. Amis, si vous hésitez à partir, prenez appui sur cet ingénieur agronome qui laissa la nécessité prendre le dessus sur le fromage de chamelle qu'il avait réussi à fabriquer. Il passe six mois par an au Niger avec des touaregs qui ont la responsabilité de l'association qu'il a fondée : ORION. Il y a une adresse en France( 6 bis rue Madame 78000 Versailles), notamment pour acheter ce livre dont la vente est donnée à l'association.
L'urgence demandait la construction de dispensaires et d'écoles avec scolarisation des filles atteint 47% parmi les écoliers. L'association est dirigée par une femme touarègue. Microcrédits, forages de puits s'ajoutent aux autres activités citées. L'ouvrage de Guy Duhard : " Un homme blanc chez les hommes bleus " a moult photographies pour enchanter vos rêves. Si cet ingénieur est parti, qu'attendons-nous pour faire de même? Il est parti sans rien.
J'entends l'appel nomade mais je sais qu'il convient d'avoir des sécurités, à mon âge. Plus jeune, j'ai pris un maximum de risques. N'écoutons pas les sirènes du doute et du défaitisme. Dans les annexes de l'ouvrage, figurent des statistiques effroyables sur le SIDA, nouvelle forme de lèpre. Trithérapie? Je crois que des génériques sont fabriqués en Asie et en Afrique avant la fin des brevets d'invention. L'OMS doit soutenir ces génériques.
Que la braise me libère de toutes condamnations.
Sur overblog, j'ai évoqué les écrits d'un moine de Ligugé dont le nom est François Cassingena-Trevedy. " Quand la parole prend feu " a pour couverture un buisson ardent où se consume un chin, lettre hébreue. Quand je tente d'exprimer ce que je souhaiterais être, j'évoque " la braise". Mon signe astral est feu. Comment trouver ma voie professionnelle dans ce qui me donne vie? Transmettre cette braise m'apparaît vital, voie de transmission sans aucun viol spirituel?
Pas de tentative de conversion : ceci n'aurait aucun sens. Juste l'offrande d'un embrasement, habitant mystérieusement en nous et par lequel nous sentons un des sens de notre vie. Une passion : celle du nomade dont le regard se noie dans l'immensité du désert. Enseigner comment écouter un texte, une musique, une voix. Enseigner comment ouvrir les yeux devant la peinture et la sculpture. Ne m'envoyez pas de réaction normodosée. Je sais bien que la route professionnelle doit être plus enracinée!
Vivre intérieurement cette braise pourrait me libérer de mon manque de confiance en moi, des condamnations d'autrui introgérées. Gide avait, sans doute, raison : " Famille, je vous hais. " Que de critiques ai-je reçues! A me tuer, scénario offert en tentatives de suicide. Je n'avais que cette parole.
Et je me bats encore dans le désert en feu...
Depuis trois heures, je lutte contre le désespoir, en quête du lieu mystérieux où se cache ma force de vie. Pour mon ami anarchiste et grand-père, j'ai cherché ma bible de nomade, à nouveau, posée, sur mon plateau en acajou contenant beaucoup de mes trésors. Il est sur ma table de nuit. Il me faut retrouver la couverture de cette bible pour tenter de la relier. Elle indique les passages lus et relus, les bouleversements qu'un trait rouge souligne. Sans doute ai-je plus de dix bibles en différentes langues. Je n'ai pas pu admettre de n'avoir que des bibles bas de gamme. Il m'en fallait une qui invite à L'Orance, en laquelle je peux glisser textes ou reproductions de tableaux. Elle est recouverte d'un étui en cuir fermé par une fermeture éclair.
Le désert est en feu sur un numéro du Monde de la Bible (N°197). J'habite dans ces terres de feu, dans l'épure que je voudrais retrouver. Entre condamnation de moi-même "J'ai raté ma vie " et inquiétude au sujet de ma filleule orientale, je sais que le jugement ne m'appartient pas tant que je n'aurai pas entendu le message de l'arbre de La Genèse. Comment puis-je poser des mots sur la toile? Il m'a fallu des doses fortes de médicaments prescrits. Que faire d'autre quand le suicide se fait trop présent?
Les larmes ne me lâchaient pas. Peut-être ai-je prié, à mon insu. Dans La Genèse, Caïn reçoit une onction divine qui le protège de toute vengeance. Oui, il s'agit d'un mythe mais cette onction nous est offerte à tous. Rémi Schappacher a une très belle interprétation de la souffrance d'Adam et Eve qui veulent se cacher. Elohim les couvre d'un manteau protecteur contre leur autocondamanation.
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