Qui es-tu Toi, qui m'entend malgré moi, me voit dans mon placard, me viole de ton regard auquel je ne puis échapper, de Ta Présence trop forte, insoutenable, massacrante? Toi que je refuse de nommer, laisse-moi respirer.  Ne suis-je que ton jouet, ta sculpture dont tu bouges l'expression à ta guise? Je me fiche de ta réponse : tu me possèdes de force et tu nommes liberté "  les ténèbres". Interdit de de dire "non" d'aller batifoler ailleurs.

Oui, Ta Présence viole tout, y compris le désert où mon corps se fait soudain consentement dans cette Plénitude totalement assouvissante, à tel point que je peux  mourir sur le champ. Orgasme divin.  Il me plaît de  choquer les oreilles pudiques et mon vacarme n'est que tam tam d'enfant,eu égard au tonnerre de  ton Silence. Orgasme divin, étreinte sans fin dans le désert, Toi le Tout dans Le Rien et moi enfin comblée.

Je me laisse aller à Toi, l'Innommé, sans réserve,  mes sens rassasiés, mon coeur irradié... Qui est Toi,qui est Moi? Je ne sais.... Je me fonds en Toi là où le bleu et l'orange s'embrassent, dans l'immense incendie de L'Agapè. Nous dansons Toi et moi, nous rions. Au commencement était Le Rire.Ô doux sable, icône du Dieu sans nom, je me roule en toi comme je me roule en Lui... et ce simple mouvement soutient ma vie au-dessus de L'Absurde.

Toi Yeshua l'oriental, tu es imprégné des usages du désert... Endormis sur tes paroles, nous barbotons dans tes mots mal traduits et coupés de leur contexte . Abrutis,nous balbutions " agapè" sans l'entendre. Pardon pour le disque rayé que nous avonscréé avec tes mots. Toi Yeshua l'oriental, tu es imprégné des usages du désert... Je t'ai lové dans ma parole pour chanter à tous L'Amour auquel tu nous demande de nous configurer.

Accueillir et cueillir comme le targui en plein désert..... Sous la tente sombre, le brasero respire en rougissant sur l'inspiration et la symphonie de ses couleurs nous sourit.Un verre de thé en feuilles,trois verres d'eau, un verre de sucre. La dose est la même quelque soit le nombre d'hôtes. Ainsi démarre la danse du thé. Pas de mots : voici notre ouverture en silence. Le silence intérieur ne quitte pas le targui. Le voyageur est l'hôte de passage.

Le premier thé est amer comme la vie, le deuxième doux comme l'amour et le troisième léger comme le dernier souffle. Lecteur, tu ne vois pas ce que je te décris. Le dosage de la première théière vous est indiqué au-dessus. Le deuxième thé se fabrique avec la même théière où se mêlent feuilles de thé et feuilles de menthe. Trois verres d'eau, un demi verre de sucre, et le troisième thé est fait avec trois verres d'eau, un quart de verre pour le sucre. La danse du thé dure environ une heure et souhaite la bienvenue à l'hôte qu'il soit heureux  ou triste, fatigué ou non. La Bien Venue n'exige point d'explication. Amour oblatif, "Agapè" du désert.

Il est temps de vivre l'épure dont je rêve. Je dégage ma chambre et me laisse porter par le choeur de Notre Dame de Paris (choeur professionnel). Je voudrais tant converser avec mon ami Egbert ex-enseignant en philosophie à l'université. Son directeur de recherche a écrit le "principe espérance" (Bloch). En allemand, espoir et espérance se disent par un mot unique. Egbert admirait les langues qui avaient deux mots.Egbert parlait et lisait une douzaine de langues.

Il avait un tempérament mystique et nous avions des conversations de haut niveau, en ce domaine : des heures au sujet de Jean de La Croix ! Il avait vécu en Orient et dans le désert et nous rêvions ensemble. Parmi les derniers ouvrages que je lui ai ammenés, se trouvait " Les désenchantées" de Loti. Cet homme m'estimait, m'aimait sans doute, comme je l'aimais à mon insu. Des écervelés fantasmaient sur des relations charnelles. Egbert était paralysé (maladie de Charcot, sclérose latérale amyotrophique).

Egbert, j'ai sous les yeux la deuxième page d'une de vos épîtres.  Je cherche le recueil des meilleurs de mes articles sur overblog. Ici, c'est le chaos mais personne ne m'aide. Seule,j'ai peur de la folie.

Solitude de la folie et non solitude du désert. Je craque. Je vous ai fait suivre un article d'hier parce qu'il avait de la beauté en lui, et peut-être un ajustement à la raison, au tréfonds. Qu'Henri Caffarel me sorte de  ce merdier. Sa voix tourne sur mon magnétophone. Je n'ai que cette solution pour ne pas sombrer dans la folie. Comment me lobotomiser des émotions? Je suis en danger et je vois Camille Claudel craquant dans son atelier parce que Rodin ne l'aimait plus.

De grâce, perfusez-moi de l'amour : je crois que c'est le seul remède. Mon père m'a, à peine, parlé. Il ne remontera pas la pente. J'ai mal. Pas un humain en vue. Mon Dieu, donnez-moi une raison de poursuivre cette vie. Je voudrais me réfugier dans l'oratoire des Bernardins mais le collège des Bernardins ferme très tôt. J'ai trop besoin d'amour mais je me cache parce que je me condamne : je l'ai décrit sur overblog au sujet de ma filleule inquiétante.

Rendez-moi visite : je deviens folle. Mon Dieu! Armand l'a hurlé en parabole délirante, et en s'adressant à Cyrus : " Oui, personne ne veut jouer avec toi. Personne n'est gentil. Ton papa chien, ta maman chien. Ils t'ont abandonné...". Il m'arrivait d'en rajouter et cela devenait très drôle. Il nous faut un autre Cyrus! Je me souviens d'un fou rire avec Armand au sujet d'enfants de cousins germains dont il tentait de parler à Cyrus !!!

Je ne sais pas comment transmettre mes textes pour qu'ils soient publiés. Est-ce toi qui m'a appelée? Mon répondeur a déraillé.