Aux coeurs conquis par Senghor, j'indique Aimé Césaire. Je n'ai pas ses oeuvres mais elles sont dans une direction similaire. Il est urgent d'appeler le chef du village et le Conseil des Anciens. Les tams tams sont aphones : mauvais présage. Quel esprit rôde alentour ? Serait-ce L'Aménokhal en quête d'obsèques dignes? Dois-je jouer le rôle d'Antigone? Pour L'Aménokhal, je suis prête à tout. Ses enfants ne l'ont pas respecté. Ils devaient imposer leurs rites!

Je cite une décision prise par exaspération des religieuses de Mère Teresa : " J'avais l'impression que cela devenait comme un écran entre Dieu et moi. Je n'avais plus conscience de La Transcendance divine. Or pour moi, c'est capital (bien que j'en aie très peu conscience). Maintenant je sens à nouveau le besoin de prier : ce n'est plus aussi régulier...mais chaque fois que je le fais, c'est un geste vrai, pas une routine. J'ai  une soif d'Absolu de plus en plus grande "(textes publiés).

Et les tams tams ont repris leur force. Aménokhal, sois en paix : je t'entends. Accepte Le Philtre d'Amour au nom de Ton Dieu baffoué. Le cellier des Bernardins te protège par ses voûtes romanes si maternelles et j'ajoute la superbe mosquée de Djenné. Pour toi, j'entrerais dans un monastère d'hommes comme Blanche de Richemont.

Entre voûtes romanes et désert en feu, je tente de trouver un peu de Paix! Il me faut remonter du choc des restaurants du coeur (cf overblog). Il me fallait en rire, ce que j'ai fait en écrivant à une soeur de L'Aménokhal ! Je reste en choc : c'est sordide. Comment tenir sans médicament devant de tels propos. Je dois être préservée. J'avale trop de comprimés. Tact et galanterie seraient bienvenus! Je ne comprends pas les réactions de Dino.

Je suis épuisée. Il ne me donnera vingt euros que si je viens à l'atelier de sculpture. Ne sait-il pas que je suis cassée? Quelle brutalité au sein de ma pauvre vie. J'aimerais fuir dans un monastère. Une bronchite pleure mon chagrin. "Je romprai tous les liens du Sang, je dresserai une garde d'amour. Pour une seule nuit sans fin. Intime est ta voix plus que le nid tiède. Et tes lèvres de pain apaisent ma poitrine qui siffle comme un serpent noir. Je romprai tous les liens d'Europe pour filer le poème sur cuisses de sable " Senghor

" Ah! Seigneur, éloigne de ma mémoire La France qui n'est pas La France, ce masque de petitesse et de haîne sur le visage de La France- mais je peux bien haïr Le Mal. Car j'ai une grande faiblesse pour La France." (Senghor)

" Il n'y a qu'une seule chose qui puisse m'aider à passer les quelques années de vie terrestre qui me sont destinées : c'est le travail littéraire, cette vie factice qui a son charme et qui a cet énorme avantage de laisser presque entièrement le champ libre à notre volonté, de nous permettre de nous extérioriser sans souffrir des contacts douloureux de l'extérieur." "De nouveau mon âme traverse une période de transition  ,d' incubation. De nouveau, elle est en train ... de s'assombrir et de s'attrister... Il y a cependant, je crois un remède mais celui-là revient à la religion de l'islam ( écrit en arabe), en toute humilité et en toute sincérité" Isabelle Eberhardt

Cette trajectoire mystique tient d'une règle monacale comportant la lutte contre l'acédie (ou désespérance) et l'audace d'écrire même s'il n'y a pas de lecteurs. Ecrire peut devenir un art, un supplément d'âme offert au monde. " J'écris comme j'aime " dit Isabelle Eberhardt, ailleurs dans ses journaliers. Il me semble que ma voie peut être un parallèle à ceci puisque nous sommes tous inutiles (cf articles d'hier) et qu'il nous suffit d'aimer.

Isabelle Eberhardt a assisté au vol de son héritage, sans révolte. Je la comprends fort bien. La transgression évoquée sur overblog n'avait pour but que de m'empêcher de me suicider.

Puisque je vous ai parlé du soufisme, je vous donne une référence : " Traité de soufisme" de Kalâbâdhî ed Poche Babel. Il s'agit d'un petit traité, moins épais que le recueil des lettres et journaliers d' Isabelle Eberhardt dans la même collection. Ne reste-t-il que ce puit?L'eau est sombre et son goût suspect. Saint Exupéry raconte comment il tenta de récupérer de l'eau sur la carcasse de son avion, la partageant avec son agent de transmissions. Ils vomirent l'un et l'autre!

" Et mon coeur de nouveau sur les marches de la haute demeure. Je m'allonge à terre, à vos pieds, dans la poussière de mes respects. A vos pieds, Ancêtres présents, qui dominez fiers la grand-salle de tous vos masques qui défient le Temps. Servante fidèle de mon enfance, voici mes pieds où colle la boue de la Civilisation. L'eau pure sur mes pieds, servante, et seules leurs blanches semelles sur des nattes de silence. Paix, paix et paix, mes Pères, sur le front de L'Enfant prodigue." Senghor.

Il s'agit , bien sûr, d'un poème du recueil " Oeuvre Poétique " de Léopold Senghor ed poche Points, recueil que je vous invite à savourer pour huit euros.

Il se pourrait que nous ayons trouvé la solution ( cf overblog). La prière de Charles de Foucauld s'impose, cette prière d'abandon confiant en Dieu. Il me faut retrouver ses travaux sur les touareg. Ils sont dans un mémoire que j'ai rédigé au sujet de la liberté de la femme touarègue. Nature de Feu ayant gardé le rire devant la découverte de fêtes quelque peu coquines, facilitant les mariages. Il s'agit des mondanités touarègues!

Blanche de Richemont a suivi des contrebandiers, petite entorse au code pénal! Elle conte cela dans Manifeste Vagabond (ed Plon). Je la cite : " L'écriture est son premier voyage... Elle fascine. Non pas tant par sa beauté si particulière, mais par son magnétisme.... Elle ne vit pas contre, mais en adhésion avec le feu qui la consume " " Les passions interdites " ed du rocher. Dans cet ouvrage, Blanche de Richemont  évoque Isabelle Eberhardt.

Et voici que Le Feu triomphe de tous les emmerdeurs de ma vie!!!!