Aube. Derniers éclats bleu sombre sur la roche. Pas un mot, pas un signe. Essendilène. Les cieux chantent la danse du feu. Je suis au bord du lac salé. A l'abri des humains qui sont et le pire et le meilleur. Aube d'humanité : le lac salé me protège. D'aucuns racontent des histoires de noyade et de sortilège. Allons, allons, tout ceci n'est pas sérieux. Le lac n'a que cinquante centimètres d'eau. Je vais trouver le secret chimique qui déssale. Il me faut de l'eau pure pour mon malade désséché. Je ne veux pas qu'il meurt de soif.

Je bois un peu d'eau. Même salée, elle peut hydrater.Que je trouve une guerba en urgence! Aube d'humanité au profil d'éternité. Le feu émerge du fond de l'être. J'écoute Le Tout Miséricordieux en ce cadre où la simplicité engendre le sublime, où L'Infini se fait chaleureuse intimité. Il apaise mon âme. Je ne risque rien. La simplicité engendre le sublime. Des roumis ont laissé en ce lieu virginal  des boites de conserve au ventre ouvert. Elles seront ma guerba.

Au chevet de mon père, j'utilise une boite pour sa peau douloureuse et j'imbibe ses lèvres. Il ouvre les yeux. Je lui nettoie l'intérieur de la bouche avec un coin de mon voile trempé dans l'eau salée. Il murmure et ses yeux sont de braise. J'entends " merci ", un mot du coeur comme " pardon". Il est trop tôt ( ou trop tard) pour lui donner à boire. J'approche le chapelet de sa main. Il me remercie, à nouveau. Nos yeux se croisent intensément porteurs de braise, l'un comme l'autre. Le sublime est atteint.

Nous espérions tous, moi, la première. Une perte effroyable 

Frère Thomas n'a pas retrouvé son livre sur L'Orient Ancien, son ouvrage de lectio divina....

La suite est sur http://elisabethdehautsegur.over-blog.com

Pas de lecteurs? Il est presque 22heures. J'écrirai, ultérieurement.

Oui, les trois romans de Frison Roche sont édités, reliés. Le rendez-vous d'Essendilène est un petit joyau. Je n'ai pas trouvé fascinant : " L'esclave de Dieu " du même auteur au sujet de René Caillé allant à Tombouctou. J'ai quelques documents que j'emporterai à la bibliothèque universitaire dont plusieurs exemplaires de la revue " Le Monde de La Bible ". Le numéro 180 qui évoques les Hauts Lieux de La Bible a une interview de Julia Kristeva, psychanalyste, ayant écrit : " Cet irresistible besoin de croire "(je n'ai pas la référence exacte sous les yeux).

Julia Kristeva a également écrit une énorme biographie de Thérèse d'Avila. Les ouvrages sont, je crois, édités dans la collection de celui dont je vous donne la référence : " Le psychanalyste et le bibliste" sous titre " La solitude, Dieu et nous" de Jacques Arènes (psychanalyste) et de Pierre Gibert (bibliste connu) ed Bayard. J'ai évoqué, sans doute sur overblog des similitudes de thèmes entre Les Noces de Figaro et des morceaux de prière dont : Exulter, Jubilate. Il se peut qu'il y est d'autres thèmes soulignés par Marie Balmary et un moine. Je n'ai pas le titre sous les yeux. L'ouvrage est paru en poche.

Continuons avec les références: j'ai sous les yeux un numéro totalement sur le désert de la revue trek magazine N° 119. Je vous donne le site : www.trek.com

Blanche de Richemont a écrit " Eloge du désert " Presse de la Renaissance. Je vous conseille plus particulièrement : " Le livre des déserts" sous-titre " Itinéraires scientifiques, littéraires et spirituels" sous la  direction de Bruno  Doucey et Bouquins Robert Laffont. Anthologie fascinante....

Une avalanche a détruit la piste permettant d'atteindre le sommet de la montagne aux écritures, et surtout les gravures rupestres, précieux outil pour le  déchiffrage des messages laissés par des nomades, ou par une population qui régnait sur place alors que le désert n'était pas désert mais savane où l'élevage et certaines cultures sont possibles dans ce climat que j'ai connu au Nord Togo. Désert et Sahel ne sont pas comparables. Les Akkadiens ont dû fuir L'Arabie lorsqu'elle fut totalement désertique. Les Akkadiens sont des sémites et leur langue est  de la même branche que l'arabe, l'araméen....

Pour sentir les volumes, les creux, qui dans ce qui s'apparente à un bas relief et qui contient la clef du déchiffrage, ma main touche les signes dans un sens, puis dans un autre. Je laisse la sculpture me guider, en fermant les yeux. N'ai-je pas appris à écrire par une méthode tactile, et sculpteur, je connais la précision de tout volume, de tout creux ? De gauche à droite : non, la gravure ne pouvait pas être dans ce sens, les écrivains ayant utilisé un outil plus facile à manier de la main droite, nécessitant une pression impossible hors d'une écriture de droite à gauche.

Ce toucher  sent des groupes de phonèmes, revenant, sans cesse. Il ne peut s'agir que des éléments les plus importants de la vie : l'amour, la mort. Il reste à toucher en traçant les formes scriptrices pour différencier l'amour de la mort malgré leur étrange entre appartenance. Un culte mystérieux émerge dans le toucher précis du sculpture, et ceci n'est pas surprenant. Il fallait bien  répondre aux questions de l'amour et de la mort ce qu'offrent le ou les dieux.

Bien entendu, je dus me déguiser et charmer pour que me soit indiqué comment rejoindre la piste bloquée par l'avalanche.