Errer, errer, errer! Qui m'a envoyé un sort? Où est la piste?Ils m'ont demandé de les sauver sans respecter ma piste, sans même me permettre de la retrouver. On ne donne pas la vie pour la tuer ! Résilience disent les imbéciles! Mais je ne demande que ma piste! Qui sait ce qu'est une route avec un arbre en travers sur laquelle il convient d'avancer pour sauver des personnes qui ne veulent pas ou plutôt ne peuvent pas se relever ? J'avançais puisque c'était mon devoir. Soudain, je suis arrivée à l'arbre et tout devint noir. J'ai atterri en réanimation....

Premier geste de SOS, à mon insu : plusieurs boites de médicaments ! Je ne sais pas combien de fois j'ai atterri en réanimation... Je précise pour Patagonia que je n'allais qu'aux urgences après avoir été extubée et si je trouvais un bon plan pour quitter l'hôpital. Non : jamais dans un asile de fous à fonction non curative !!! "On parle de ce que l'on connaît " a-t-elle dit alors que j'évoque l'asile, que je connais par des stages d'une de mes formations, et par la détresse de proches. Ne joue pas les victimes : tu as écrit ces mots dégueulasses sur ce blog!

Que le lecteur ne s'étonne pas devant cette douleur causée par une personne à qui j'ai demandé pardon, par mails, par lettres, et à qui j'ai envoyé mon autocritique, sans recevoir un mot! Alors, la conscience des catholiques est plus grande que celle des protestants. Cette femme n'est même pas protestante puisqu'elle dit que c'est une philosophie. Non, non, ce n'est pas dans ce tiroir!!!

Plaquée  au sol sans pouvoir résister, Maryam lutte contre cette part d'elle-même où le désespoir tente de la conduire au suicide! Elle se relève, en colère, sans aide, seule, dans une misère pire que celle d'Isabelle Eberhardt. La vie ne lui a pas fait de cadeau. Elle est terrorisée que sa fille, Nawel, n'ait rien à manger. Il y aurait des gens qui paient pour maigrir! Salauds! Inadmissible : un enfant meurt de faim toutes les six secondes! Une pulsion presque meurtrière l'habite. Elle est dans une colère contre tous ces riches qui bouffent trop! Elle songe que la colère est une force pour se battre et ne la réfreine pas.

En hiver, il fait très froid dans le désert, ce que les touristes ignorent. Au moins, Charles de Foucauld s'est battu pour étudier la langue et les us touarègues, alors qu'il était dans une misère sans nom. Tout tenter quoiqu'il arrive. Elle tousse du fond des cavernes et sait que sa tuberculose a repris le pouvoir. Dieu ne fait pas son boulot : elle l'engueule et finit par rire! Elle s'est bien défoulée et rit de son chapelet d'injures. Il est urgent de retrouver un campement où elle trouvera un refuge pour Nawel dont la fatigue lui arrache les tripes.

Traduire est dans ses compétences. Elle peut être interprète en échange de la nourriture donnée à sa fille. Urgence : elle sai très bien qu'elle peut injurier Dieu, ce que le commun des mortels ignore. Marcher en portant sa fille dans le désert enflammé. Sur overblog, j'ai indiqué quelques sites intéressants dont celui de Chantal de Marliave dont les tableaux du désert sont splendides.

Que je te comprends, Solenn ! Viens avec moi dans le désert : je sais que tu aimais voyager. Tu m'aideras à maigrir car rien n'est plus assurant pour une anorexique de voir des obèses ( en réalité non obèse!!). Solenn, as-tu remarqué combien  nous sommes courtisées, minces et même maigres ? J'ai aussi envie de me flinguer, mais côte à côte, marchant dans le désert, nous tiendrons complices. Solenn, j'ai connu une anorexique qui m'avait demandé un pacte contre le suicide, soit un plan pourri!

Tu as connu Soeur Emmanuelle. Avançons, côte à côte, et yalla! Chut! J'ai dragué ton père lors des quatre vingt quinze ans de Soeur Emmanuelle. Tu chantais des airs d'opéra, toi aussi. Fais-moi rire!

En hébreu, le mot désert est midbar. La racine dbar est dabar soit parler. Dans le Sinaï, Elohim a donné Son Nom, qu'il est interdit de prononcer, à Moïse. La longue sortie d'Egypte par le désert est dans le livre de L'Exode (ex-odos : route de sortie). La traversée de quarante ans du désert est célébrée dans la fête des soukot (tentes) et la fin avec arrivée dans la terre promise est célébrée par "Pessah" (Paques Juives). "Manou" est traduit par erreur par manne, alors qu'il s'agit d'une question : " qu'est-ce que c'est ?"

Pierre Loti reçoit l'intemporalité et la virginité du désert, et mystérieusement, il en naît paix, sécurité qu'éprouvent tous les marcheurs du désert. L'ouvrage " Le désert"  de Loti est en poche Payot. Les mots grecs " éremia" et "èremia" signifient désert et calme. Ils sont la racine du terme " ermite ". Les Pères du désert ont lutté contre l'acédie qui tient du désespoir, de la mélancolie voire de la dépression. Néanmoins, tomber dans l'acédie indique que l'on ne contemple plus le désert.

Je n'ai jamais compris les traverseurs du désert angoissés ou tristes. Je pense qu'il n'entende pas le chant du désert, soit son silence habité. En parcourant des revues, j'ai lu que le nomade pouvait se sentir dans une matrice, la terre-mère, et des lieux où l'argile est présent la sculpture. Au Caire, j'avais l'argile en poudre et avec la dose ajustée d'eau, je pouvais sculpter.

Assise dans le jardin des Invalides, je me suis équipée d'ouvrages dans mon sac à dos, tel Jean-Marc Potdevin sur les routes de Compostelle. Je préfère le Hoggar qui dilate mon coeur et me comble. Le désert  en feu est sous mon carnet de journalier, sur la couverture d'une revue, camaïeu d'ocre que je contemple. Comme lors de ma première traversée du désert, j'ai " La messe sur le monde" de Pierre Teilhard de Chardin : "C'est fait. Le Feu encore une fois, a pénétré la terre....Sans secousse, sans tonnerre, la flamme a tout illuminé par le dedans" page 33 Hymne de L'Univers (poche, points).

Pierre, envoie-moi du Feu. Je gèle. A défaut de Feu, le dolirhume réchauffe. Ma Bile fermée dans un étui de cuir m'accompagne. Je n'ai pas encore réussi à relier l'ancienne bible. Je dois avoir, au moins, dix bibles en  langues différentes ou en traduction proche du texte (Celle de Chouraqui existe en poche). Bien entendu, Henri Caffarel (Mon ami sur overblog) m'accompagne dans ce désert où la pluie se permet de me mouiller.

Un ouvrage sur la lutte contre l'acédie utile à tous ceux qui craignent de devenir fous! " Vingt quatre heures de la vie d'un moine " de Dom Jean-Pierre Longeat (poche points), et un dernier trésor :" Donnez un sens à son existence" sous titre " ou pourquoi Le Petit Prince est le plus grand traité de métaphysique du XXème siècle" de Jean-Philippe Ravoux ed Laffont. La folie ne résiste pas à ce coktail et à la contemplation du désert.